L’ex-candidate à la présidentielle échoue dans sa tentative d’être élue sénatrice des Français de l’étranger. Elle ne recueille que 2 % des suffrages.
Les sièges de six sénateurs représentant les Français établis hors de France se jouaient ce dimanche 26 septembre. La majorité sénatoriale de droite et du centre perd un siège. Les écologistes en gagnent un. Ségolène Royal, la candidate la plus médiatique, est hors course.
Sa candidature ne passait pas très bien parmi les sénateurs. Ségolène Royal avait entrepris depuis plusieurs mois d’être candidate à l’un des six sièges de sénateur représentant les Français à l’étranger.
Elle l’avait fait à sa manière, sans ambages, appelant les sénateurs du groupe socialiste au Palais du Luxembourg pour tenter d’obtenir leur appui. La finaliste de l’élection présidentielle de 2007 avait même repris sa carte du Parti socialiste, comme pour s’assurer un appui supplémentaire. Tant pis si elle s’était rapprochée d’Emmanuel Macron en 2007, avant de reprendre ses distances, au moment où elle a été évincée de son poste d’ambassadrice des pôles. Ses efforts, en tout cas, auront été vains. Elle arrive en dernière position des candidats à l’élection au Sénat, ne recueillant que 11 voix sur 533 inscrits…
« Parachutage »
Christophe-André Frassa, le candidat LR, obtient le plus grand nombre de voix (105), suivi de Jean-Pierre Bansard (ASFE) et de Samantha Cazebonne (LREM). Les trois autres sièges ont été attribués à Olivier Cadic (UDI), Mélanie Vogel (Verts Écologie) et Yan Chantrel (PS). C’est ce dernier que le Parti socialiste avait choisi de soutenir, plutôt que Ségolène Royal. Les électeurs trouvaient en effet que, même si l’ex-ministre de l’Écologie est née à Dakar, elle ne connaissait qu’imparfaitement les conditions des Français habitant à l’étranger.
« Le parachutage a toujours été rejeté », expliquait il y a quelques semaines la sénatrice Hélène Conway-Mouret, ancienne ministre. « La liste de Yan Chantrel nous semblait être plus conforme à la direction que l’on souhaite prendre », avait de son côté expliqué Corinne Narassiguin, porte-parole du PS. L’échec pour Ségolène Royal, qui misait beaucoup sur cette élection, est sévère. Avec seulement 2,07 % des voix, elle fait même moins bien qu’une autre liste dissidente du PS, emmenée par Laure Pallez…
Jacky Deromedi (LR) battue
Avec 105 voix sur les 532 exprimées, de source parlementaire, la liste conduite par Christophe-André Frassa fait les frais du recul enregistré par la droite aux élections consulaires au printemps. Le sénateur est réélu, mais le score est insuffisant pour assurer un deuxième siège, à sa colistière Jacky Deromedi. Par rapport au scrutin de 2014, Les Républicains perdent un siège.
« On fait le meilleur score. Certains nous avaient enterrés au soir des élections consulaires, mais on est bien vivants. On gagne ces élections, mais imparfaitement. On manque de cinq voix le deuxième siège. J’ai évidemment ce soir une pensée pour mon amie et collègue Jacky Deromedi, qui n’est pas passée », réagit Christophe-André Frassa. « Le siège s’est joué jusqu’aux dernières enveloppes dépouillées. »
Le centriste Olivier Cadic, engagé cette fois sur une liste différente, est lui aussi réélu (80 voix). Le chef d’entreprise Jean-Pierre Bansard fait son retour au Sénat, grâce à ses 95 voix. Elu une première fois en 2017, l’élection de cet homme comptant parmi les plus grandes fortunes de France, avait été annulée par le Conseil constitutionnel en 2018. Il siégeait à l’époque au groupe LR.
Yann Chantrel, le candidat investi par le PS, est élu de justesse, avec 55 voix. Sa famille a abordé l’élection divisée, avec la présence de deux listes dissidentes, qui n’ont reçu ni investiture, ni soutien. La liste de la socialiste Laure Pallez fait un peu mieux avec 20 voix, mais là aussi très insuffisant pour décrocher un siège.
Une écologiste en plus, Mélanie Vogel, rejoint le Sénat
Le groupe écologiste du Sénat va se renforcer, avec l’élection de Mélanie Vogel. Sa liste soutenue par EELV, la France insoumise, Génération⸱s et Place publique, a réuni 80 suffrages exprimés. Après l’exclusion il y a deux semaines de la sénatrice de Paris Esther Benbassa, le groupe va revenir à douze membres.
La République en marche, avec 86 voix, réalise le troisième meilleur score d’une liste à ces élections. Samantha Cazebonne, actuellement députée de la 5e circonscription des Français de l’étranger (péninsule ibérique et Monaco), est élue et va remplacer Richard Yung. Ce dernier avait été élu en 2014 sur une liste socialiste.
Source – www.lepoint.fr et agences