Le taux d’occupation des hôtels sur la côte de Tulum, au Mexique, a chuté à seulement 30 % cet été, selon les données de l’office du tourisme de Quintana Roo. Dans le centre-ville, la situation est encore pire, avec 15 %. Les compagnies aériennes ont réduit leurs vols, les tarifs des hôtels de luxe ont chuté de 35 % et les commerçants locaux ont enregistré leurs plus faibles revenus depuis la pandémie.
Les réseaux sociaux hispanophones sont tapissés de blagues sur l’effondrement du tourisme à Tulum, et les chiffres le confirment. Autrefois destination phare du Mexique, Tulum traverse sa pire saison depuis plus de dix ans.
Une prolifération record de sargasses asphyxie les plages
En 2025, la prolifération de sargasses a atteint des niveaux records, les scientifiques signalant l’afflux le plus important d’algues brunes jamais enregistré.
Les frais d’accès aux plages suscitent l’indignation
La création du Parc national du Jaguar, une réserve fédérale protégée couvrant une grande partie du littoral de Tulum, a instauré des frais d’entrée controversés. Les étrangers paient désormais 415 pesos (environ 22 dollars) pour accéder à des plages auparavant gratuites.
Ces frais ont suscité des protestations : les habitants ont bloqué les entrées de la zone archéologique, les commerçants ont accusé la société de gestion du parc d’étrangler le tourisme.
Choc des prix et lacunes de service
Les prix sont devenus une source de plaintes majeure : le prix moyen des chambres a atteint 450 $ la nuit en 2025, soit une augmentation de 25 % par rapport à 2023 ; les courses en taxi peuvent atteindre 25 $ pour les courtes courses ; les clubs de plage exigent un minimum de consommation compris entre 500 et 800 pesos par personne.
En parallèle, les visiteurs affirmeraient que les services ne sont pas à la hauteur des prix.
L’aéroport trébuche malgré d’importants investissements
L’aéroport international Felipe Carrillo Puerto a ouvert ses portes fin 2024 avec de grands espoirs. Il a accueilli plus de 1,2 million de passagers la première année. Mais 2025 a été une dure réalité : United, JetBlue, Air Canada et d’autres compagnies aériennes ont réduit leurs vols, invoquant une faible demande.
L’état se mobilise mais la situation est grave
Des hauts responsables fédéraux mexicains ont récemment rencontré les dirigeants régionaux de Tulum afin de planifier l’avenir touristique de cette destination.
Selon plusieurs sources, des représentants des ministères mexicains du Tourisme (SECTUR), de l’Environnement (SEMARNAT) et du Développement urbain (SEDATU) ont tenu une rencontre avec le président municipal de Tulum, Diego Castañón. L’objectif : établir un plan pour améliorer « l’image urbaine, la sécurité publique et la prestation de services » dans la région.
Trois aspects ont été abordés : l’accès aux plages, le transport et la sécurité. En matière de transport, la priorité est d’améliorer la connectivité terrestre entre le futur aéroport international de Tulum (TQO) et les principales zones hôtelières. Les autorités souhaitent « activer de nouvelles options de mobilité pour faciliter la circulation des visiteurs vers les zones commerciales locales ».
Actuellement, les navettes reliant l’aéroport au centre de Tulum prennent entre 40 et 60 minutes selon la circulation, l’aéroport étant situé à l’intérieur des terres. Le coût élevé des taxis reliant la ville aux plages a également été discuté.
Tulum met de l’avant un modèle de développement « ordonné, durable et socialement équitable » pour ses complexes et ses plages, en garantissant un accès libre tant aux touristes qu’aux résidents. Les autorités locales et fédérales entendent collaborer pour maintenir cet accès à l’océan.
La sécurité publique demeure une autre priorité, la croissance rapide de la ville exerçant une pression sur les infrastructures. Les plans visent à créer un centre-ville plus accueillant pour les visiteurs et à mieux coordonner la présence policière dans les zones touristiques.