Un ancien dirigeant du parti révolutionnaire institutionnel (PRI), accusé d’avoir détourné des fonds pour son parti, actuellement au pouvoir, a été arrêté mercredi dans l’Etat mexicain de Chihuahua (nord).
Alejandro Gutierrez, qui travaillait entre 2015 et 2016 comme secrétaire adjoint du parti du président Enrique Peña Nieto, est accusé « d’avoir participé à un schéma sophistiqué pour détourner 250 millions de pesos » (environ 13 millions de dollars), ont indiqué les autorités judiciaires de cet Etat dont le gouverneur appartient au Parti action nationale (PAN, droite).
Mardi, le quotidien mexicain Reforma avait révélé les déclarations de Jaime Herrera, ancien responsable des finances du gouvernement de César Duarte (2010-2016) – actuellement en fuite aux Etats-Unis -, sur ce détournement d’argent ayant servi selon lui à financer les campagnes électorales du parti au pouvoir.
Dans ses révélations, M. Herrera a indiqué que l’opérateur de ce détournement était M. Gutierrez « avec le soutien d’Alfonso Isaac Gamboa, responsable de la section politique et de contrôle du budget » au sein du ministère des Finances mexicain.
Au moment des faits, le portefeuille de ministre des Finances était occupé par Luis Videgaray, l’actuel ministre des Affaires étrangères du pays, un proche du président Peña Nieto. Le ministère des Finances a rejeté dans un communiqué ces accusations.
De son côté, le pré-candidat du PRI à l’élection présidentielle de 2018, José Antonio Meade, a assuré mercredi que le gouvernement de Chihuahua avait écarté tout lien de son parti avec ce détournement de fonds.
Plusieurs scandales retentissants impliquant des gouverneurs affiliés au PRI ont récemment agité la vie politique mexicaine. L’ancien gouverneur du Veracruz (est), Javier Duarte, est actuellement incarcéré pour corruption tandis que l’ancien gouverneur du Quintana Roo (sud-ouest), Roberto Borge, devrait être extradé du Panama vers le Mexique pour répondre à des accusations de malversations financières.
A sept mois de l’élection présidentielle de 2018, le candidat Andrés Manuel Lopez Obrador du parti Morena (gauche), qui a fait de la lutte contre la corruption son cheval de bataille, figure en tête des intentions de vote dans les sondages.
Source – Belga