COVID-19: le Mexique commence à respirer !

Le Mexique, durement touché par la pandémie, semble depuis plus de deux mois connaître un ralentissement de la propagation du coronavirus. Son président, Andres Manuel Lopez Obrador, qui a lui-même été contaminé en février, en a fait le constat mardi en se disant «encouragé» par cette situation, allant jusqu’à la qualifier de «bouffée d’air frais».

De fait, à en croire le sous-secrétaire à la santé, Hugo Lopez-Gatell, en charge de la stratégie de lutte contre le coronavirus, en 14 semaines, le nombre de décès hebdomadaires est passé de 9 549 à 1 621, tandis que le nombre d’hospitalisations a chuté à 6 000 aujourd’hui après avoir culminé en janvier à 27 000 environ.

Les cas estimés de contamination sont quant à eux passés de 112 415 à 18 953 durant la même période, a ajouté M. Lopez-Gatell, en dépit du fait que le Mexique n’a pas voulu tester en masse la population.

Le président, lors de sa conférence de presse quotidienne, a cependant appelé à la prudence puisque son pays comptabilise à ce jour 215.547 morts, un chiffre absolu qui le place en troisième position parmi les pays les plus endeuillés. Au total, 2,3 millions de cas pour 126 millions d’habitants ont été jusque-là recensés avec un taux de mortalité de 19 pour 100 000 personnes.

«Nous devons encore être très vigilants, mais c’est une bonne nouvelle», a souligné le dirigeant accusé par ses opposants d’avoir géré cette crise de manière erratique.

Vers l’immunité collective ?

En janvier, le Mexique avait connu son mois le plus meurtrier avec une moyenne quotidienne de 983 décès, que les autorités avaient attribué aux rassemblements de fin d’année. Les images de familles cherchant des bouteilles d’oxygène ou d’ambulanciers luttant pour trouver des lits avaient envahi l’espace médiatique mexicain.

Mais au fil des semaines, alors que la campagne pour les élections législatives du 6 juin bat son plein, la situation a évolué, contrairement à celle de pays comme le Brésil, le Chili, la Colombie et l’Équateur, toujours confrontés à une nouvelle vague de contaminations, les contraignant à renforcer les mesures restrictives.

«Nous n’avons pas d’explication claire et cohérente, comme Israël ou les États-Unis, qui ont mis en œuvre une très large couverture vaccinale. Nous avons toutefois un comportement très différent de celui d’autres pays», explique Malaquías López, professeur de santé publique à l’Université nationale autonome du Mexique (UNAM).

Bien que, selon lui, les systèmes de recensement des malades et des morts au Mexique soient déficients, la baisse du nombre d’infections «est une réalité».

Parmi les hypothèses qui pourraient expliquer ce déclin, cet expert mentionne une éventuelle immunité collective de masse, de même que la stratégie de vaccination du Mexique. Mais, estime-t-il, «il nous faut mener des études sérieuses qui nous montrent les proportions de personnes porteuses d’anticorps et qui nous donnent une idée de la manière dont nous pouvons nous approcher du chiffre magique de l’immunité collective».

Depuis le 24 décembre, 16,5 millions de doses ont été administrées, principalement aux agents de santé et aux personnes âgées.

Reprise

Après avoir atteint la semaine dernière son plus bas niveau d’hospitalisations (25% des lits disponibles occupés), les autorités de la ville de Mexico – épicentre pandémique du pays – ont autorisé lundi la réouverture limitée de bureaux privés, fermés depuis le 23 mars 2020.

«Après plus d’un an, de nombreuses entreprises n’ont pas pu reprendre complètement leurs activités, y compris des écoles privées, les cinémas», constate Armando Zuniga, dirigeant de Coparmex, un organisme d’initiative privée.

«Qu’il y ait enfin une ouverture, même si elle est de 20%, est déjà très positif pour l’économie, même si nous devons la prendre avec beaucoup de prudence», ajoute-t-il.

Source – Agences

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