Un rapport sur le coronavirus publié aujourd’hui par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a placé le Mexique en situation de transmission locale du virus, c’est-à-dire en phase deux.
L’OMS souligne que l’infection survient lorsque la source se trouve sur le même territoire et pas seulement avec des cas importés.
Aujourd’hui 23 mars 2020, le Mexique enregistre 367 cas confirmés, 865 suspects et 1 865 négatifs, 4 décès, cependant, le sous-secrétaire à la prévention et à la promotion de la santé, Hugo López-Gattel a assuré que le pays est toujours en transition entre la première et la deuxième phase.
“Nous continuons en transition. La transition de la première étape à la deuxième étape peut prendre plusieurs jours. Nous sommes sur le point d’atteindre le tournant dans lequel le nombre de cas augmenterait de façon plus exponentielle. Nous pouvons définir que nous sommes dans la phase de transition entre le scénario un et le scénario deux », a-t-il souligné.
Le président AMLO doit d’ailleurs intervenir sur le sujet demain matin lors de sa conférence de presse journalière !
Restrictions dans la ville de Mexico et partout au Mexique
La Ville de México a annoncé hier soir de nouvelles mesures dont la fermeture des bars, cinémas, théatres, espaces publics, culturels, sportifs et religieux de la #CDMX jusqu’au 20 avril. Les rassemblements de plus de 50 personnes sont interdits.
Les restaurants demeurent cependant ouverts et les transports publics aussi car il est impossible de confiner tout le monde pour le moment pour des raisons sociales et économiques !
Sur CANCUN, Abelardo Vara Rivera, président d’honneur de l’association hôtelière de Cancún, Puerto Morelos et Isla Mujeres a indiqué que la plupart des grands hôtels fermeront durant 6 semaines mais que le taux d’occupation pour la semaine sainte avoisine les 50% pour les hôtels restants.
Plus de 70% des vols sont annulés et la ville de Cancun a également ordonné la fermeture des bars, discothèques et cinémas.
Article du 20 mars 2020 – 1er mort au Mexique – Un juge ordonne au président AMLO d’agir contre le COVID-19 !
Un juge fédéral à Mexico a ordonné jeudi au président mexicain Andrés Manuel López Obrador de prendre toutes les mesures préventives et les actions nécessaires pour détecter les personnes infectées par le coronavirus.
« Les autorités ne prennent pas les mesures sanitaires générales, efficaces et proportionnées au risque qu’affronte le pays », a affirmé ce juge, cité par l’organisation de citoyens à l’origine de la saisie de ce magistrat.
Ce dernier a donné 24 heures aux autorités mexicaines, dont le chef de l’État et le secrétaire à la Santé, Jorge Alcocer, pour informer la population des mesures qu’elles entendent prendre face à la pandémie.
Le président de gauche est l’objet de nombreuses critiques pour ne pas avoir pris suffisamment de mesures face à l’avancée de l’épidémie de coronavirus, qui a fait son premier mort mercredi au Mexique où 164 cas ont été confirmés.
Frontières ouvertes et mesures minimalistes : le Mexique, fort de son expérience de la grippe porcine dont il avait été l’épicentre en 2009, joue encore la décontraction face au Covid-19 et á quelques jours des vacances de pâques, particulièrement mouvementées au Mexique !
Car en dépit des critiques qui commencent à s’intensifier et face à la dégradation de la situation dans des pays paralysés par le coronavirus, le gouvernement fédéral mexicain appréhende surtout le spectre d’un effondrement de son économie.
Du coup, les autorités, soucieuses de ne pas freiner le commerce et les échanges, se sont pour l’instant contentées de… changer la date des vacances de Pâques. Elles commenceront vendredi 20 mars et dureront un mois au lieu des deux semaines prévues.
Nous faisons ce qu’il faut […] Et nous ne prenons rien à la légère
, se défend Mauricio Rodriguez, épidémiologiste et porte-parole de la Commission chargé du coronavirus à l’Université autonome du Mexique (UNAM). Il fait ainsi valoir que des mesures extrêmes ne doivent pas être prises longtemps à l’avance car la population peut se retrouver épuisée lorsque le moment le plus critique arrive
.
Mais cette décontraction, au moins apparente, commence à inquiéter la population qui assiste à l’augmentation vertigineuse des cas de contaminations en Italie, en Espagne et en France.
S’il y a déjà une circulation locale [du virus], nous pourrions être à quelques semaines de l’effondrement du réseau hospitalier
, met en garde Alejandro Macias, qui se souvient qu’en 2009 les autorités avaient été beaucoup plus rapides dans les diagnostics.
Il note qu’au Mexique, il n’y a pas plus de 4 000 lits disponibles dans les zones de soins intensifs
, contre 80 000 aux États-Unis par exemple.
La plupart au Mexique n’ont pas oublié ce mois d’avril 2009 où l’Organisation mondiale de la santé avait qualifié de pandémie le virus H1N1 qui sévissait dans le pays.
Le gouvernement de l’époque, dirigé par le président conservateur Felipe Calderon, avait immédiatement fermé les écoles, annulé les événements publics et ordonné des campagnes d’information et de vaccination. Dans la capitale mexicaine, les commerces, les restaurants et les cinémas avaient été bouclés provoquant de lourdes pertes économiques.
Le président de gauche, Andrés Manuel López Obrador (AMLO), a quant à lui choisi de faire la sourde oreille face aux critiques de l’opposition qui appelle à des mesures telles que le confinement de la population et la fermeture des frontières.
L’ampleur de l’épidémie est peut-être mal connue. L’État de Jalisco disait mercredi être à la recherche de 400 personnes revenues de Vail (Colorado, États-Unis) qui pourraient être contaminées…..
Une économie fragile
De facto, l’économie mexicaine, la deuxième en Amérique latine après le Brésil, a reculé de 0,1 % en 2019. Pour cette année, la perspective est très compliquée
, entrevoit Raul Feliz, du Centre mexicain de recherche économique.
Il estime que le pays va devoir encaisser une diminution des arrivées de touristes et des exportations de pétrole, parmi ses principales sources de revenus.
En 2009, année de la grippe porcine, le PIB mexicain avait chuté de 5,1 %.
Le gouvernement maintient qu’il dispose de défenses robustes
qui protègent l’économie d’une chute. Raul Feliz recense ainsi la flexibilité du taux de change, les finances saines et les lignes de crédit du FMI et du Trésor américain.
Mais un coup de semonce économique fort et une récession semblent inévitables
dans ce contexte, admet-il.
La crainte d’une nouvelle baisse d’activité semble être un facteur qui a pesé
dans la décision des autorités de ne pas prendre de mesures radicales, dit-il.
Sources- Agences