Le Mexique, pourtant très endeuillé par le Covid-19, n’a jamais fermé ses frontières. Il se retrouve pris d’assaut par les touristes étrangers en quête de soleil et de liberté surtout Tulum, haut lieu des nouveaux « Hippies-chic ». Le numéro de Vogue Paris d’avril 2021 donne d’ailleurs encore plus envie d’y aller ! Reportage…et vidéo en bas de page.
Dans ce numéro d’avril 2021 où le Mexique et ses richesses sont sublimés, le mannequin Nora Attal est en couverture du nouveau Vogue Paris dans une série mode aux couleurs flamboyantes qui invite à l’évasion. Alors que nous sommes quasiment assignés à résidence, partir devient une quête, un fantasme.
Nous voulions vous accompagner dans d’autres hémisphères, quand le printemps donne des envies de prendre le large. Posons nos bagages très loin, au Mexique auquel nous dédions ce numéro.” écrit Emmanuelle Alt, rédactrice en chef de Vogue Paris dans l’édito d’avril 2021.
Cette invitation au voyage met en lumière les richesses du Mexique, de la beauté de ses paysages, son architecture flamboyante – d’ailleurs mise en scène dans une série mode haute en couleurs signée Inez & Vinoodh -, ses personnalités et artistes à l’univers unique ou encore son savoir-faire ancestral et sa mode reconnaissable entre mille.
Le tourisme en baisse partout
Globalement, le tourisme mondial a enregistré en 2020 les plus mauvais résultats de son histoire, les arrivées internationales chutant de 74%, selon l’Organisation mondiale du tourisme (OMT). A l’échelle mondiale, le nombre d’arrivées a baissé de un milliard par rapport à 2019, suite aux restrictions sur les voyages. En guise de comparaison, la crise économique mondiale de 2009 s’était traduite par une baisse de 4%. Les pertes de recettes s’élèvent à 1300 milliards de dollars, soit onze fois la perte enregistrée pendant la crise de 2009. A présent, la pandémie menace de 100 à 120 millions d’emplois directs.
Le tourisme au Mexique représente 13,2% du PIB et le revenu par habitant s’élève à 8900 dollars par année. Pour les Américains et Canadiens, mais aussi pour les Européens voulant échapper aux restrictions liées au covid, Cancun, Tulum et d’autres stations balnéaires sont des destinations de rêve. Pas de tests et pas de quarantaine à l’arrivée: les autorités ont ouvertement joué la carte de l’économie.
«Chaque pays suit sa logique, mais la prévalence d’une population plutôt jeune a plaidé pour plus d’ouverture, fait remarquer Reza Etemad-Sajadi, professeur associé à l’Ecole hôtelière de Lausanne. Surtout, tous les pays n’ont pas la capacité financière de venir en aide au secteur comme c’est le cas en Europe.»
«Ce coronavirus, c’est une broutille»: à Tulum la fête continue
La station balnéaire est la cible de critiques virulentes pour son laxisme sanitaire. Avec ses festivals de musique électronique, ses fêtes clandestines et ses discothèques, Tulum, station balnéaire «hippie-chic» sur les rivages mexicains de la mer des Caraïbes, est le point de chute incontournable des fêtards qui se rient de la pandémie.
Connue autant pour ses eaux turquoise et ses «babas cool» aux regards et à la diction parfois flous, la petite ville n’a rien perdu de ses charmes au plus fort de l’épidémie de coronavirus. On y recherche toujours autant la détente, la fête et la communion avec la nature, à la plage ou en forêt tropicale.
Cette nuit-là en février, au milieu de la jungle, la fête clandestine battait son plein. Un célèbre DJ argentin était aux platines et trois cents personnes ondulaient sur la piste. Des navettes avaient amené les fêtards dans un endroit tenu secret, à la lisière de la station balnéaire chic de Tulum, une étroite bande de sable blanc de la Riviera Maya dont l’atmosphère écobranchée attire jet-setters et voyageurs en quête de paysages instagrammables.
«C’était un voyage en arrière dans le temps et dans l’espace, raconte depuis Mexico Sarah, trentenaire new-yorkaise de retour de Tulum. Là-bas, il n’y a ni masque ni gestes barrières. C’est comme si le Covid n’existait pas.»
«Ce coronavirus, c’est une broutille. La vie doit continuer. Rien de grave ne se passe», assure Greta, une touriste espagnole toute réjouie d’avoir participé, sans masque ni distanciation sociale, à une «rave» en décembre. «Faire la fête à Tulum, c’est magique, avec la jungle comme décor et le vent qui souffle sur la plage. C’était fantastique», se souvient-elle, les yeux brillants de l’envie d’y retourner.
Ce qui pour Greta s’apparente à un rêve tout éveillé, est pour d’autres une source de malaise. La ville de 46 000 habitants est en effet la cible de critiques virulentes pour son laxisme sanitaire. Au cours des deux dernières semaines, 21 fêtes privées ont été organisées, selon un comptage de l’AFP réalisé à partir des comptes de groupes WhatsApp qui font la promotion de ces rassemblements.
Quintana Roo, l’État où se trouvent Tulum, Cancun et la Riviera Maya, est au niveau d’alerte «jaune», le deuxième sur l’échelle officielle, après une baisse du nombre des contaminations qui avaient culminé en janvier. Dans cette zone, où des centaines de milliers de visiteurs sont attendus pendant les vacances de Pâques, l’exploitation de bars et de boîtes de nuit reste officiellement interdite. Cependant, des fêtes importantes continuent d’être organisées clandestinement, selon des responsables du secteur hôtelier, qui voient d’un mauvais œil ces rassemblements. L’un d’eux, David Ortiz, président de l’association hôtelière de Tulum, estime ainsi qu’ils «ternissent» l’image du lieu.
Pour Dario Flota, représentant du Conseil de promotion du tourisme de Quintana Roo, mettre fin à ces grandes fêtes est «une véritable bataille», parfois perdue en raison du grand nombre de contaminations qu’elles engendrent.
Des étudiants argentins font la fête au Mexique et rapportent le Covid-19
Des dizaines de fêtards ont été testés positifs à leur retour de Cancún, où ils avaient pourtant été contrôlés négatifs. L’Argentine accuse le Mexique de laxisme sur ses tests.
Alors qu’ils avaient été testés – supposément – négatifs avant leur retour, des dizaines d’étudiants argentins sont rentrés porteurs du Covid-19 après une semaine à Cancún, au Mexique, pour leur voyage de fin d’études secondaires.
Le quotidien argentin La Nación parle du “scandale des résultats [des tests], qui pourraient être frauduleux”. Il évoque le chiffre de 76 étudiants contaminés arrivés sur deux vols, samedi 13 et lundi 15 mars. Des étudiants qui avaient pourtant effectué un test PCR négatif soixante-douze heures avant leur départ de Cancún. Le quotidien cite la mère de l’un des jeunes : “Le prélèvement au Mexique leur a été facturé 100 dollars. Quand ils sont arrivés à l’aéroport international de Buenos Aires, [mon fils] s’est révélé positif.”
Les Français ne sont pas en reste non plus !
En parcourant les groupes facebook des Français « du » ou « au » Mexique, on remarque de suite le nombre important de questions de touristes en quête de voyage et de découverte. Inondés de posts les administrateurs de ces groupes sont même obligés de sélectionner les questions ou imposer un FAQ ayant trait au tourisme au Mexique.
« Le port du masque est-il obligatoire?« , « quelles sont les obligations pour se rendre au Mexique?« , « Le test PCR est-il obligatoire« , « y aura t’il des contrôles en France á l’aéroport si je prends un vol direct vers Cancun? » et plus surprenant « y a t’il des vols Air France en partance de Madrid vers Mexico? » ou « ma carte vitale est elle valable au Mexique? », « nous partons avec nos enfants de 2 et 4 ans au Mexique.. » etc….
Et gare aux résidents qui oseraient commenter sans répondre alors que la France interdit le voyage d’agrément et le fait largement savoir.
« Toute sortie du territoire métropolitain est désormais soumise au régime des motifs impérieux, qu’elle concerne un ressortissant français, un ressortissant d’un pays membre de l’espace européen ou un ressortissant de tout autre État. La liste indicative des motifs impérieux figure sur l’attestation de sortie du territoire métropolitain et la vérification de l’existence du motif impérieux sera effectuée en France avant le départ. En cas de fausse déclaration ou de motif non valable, l’embarquement sera refusé.! »
Des obligations qui ne semblent pas avoir grand effet quand il s’agit de prendre le large, fuir la pandémie et se retrouver entre jeunes pour faire la fête.
La vie continue « quoi qu’il en coûte » malgré des contrôles plus strictes aux frontières mexicaines qui révisent un peu plus la liste des obligations dont le billet retour et les preuves de revenus suffisants pour couvrir les dépenses sur la durée du séjour, certains cherchant même le petit boulot sur place pour y rester plus longtemps.
Du tourisme certes mais souvent peu fortuné, qui cause bien des soucis aux autorités et á la communauté résidente obligée de prendre en charge les plus perdus, les moins débrouillards et surtout ceux qui arrivent sans assurance médicale d’urgence. Un sujet sensible quand on connait la situation sanitaire dans le pays, les moyens hospitaliers réels á disposition et le niveau d’exigence des Français (très élevé) qui pensent que la France doit leur venir en aide au moindre pépin, partout et toujours !
Compliqué en fait de recevoir un tourisme qui n’a pas toujours l’habitude de voyager loin de l’espace schengen !
Revue de presse – (www.laprensafrancesa.com.mx)