Depuis l’entrée en vigueur d’un traité en 1944, le Mexique et les États-Unis s’échangent régulièrement des quantités d’eau colossales. Cependant, les températures record et la sécheresse frappant le pays latino-américain l’empêchent d’honorer ses obligations.
En raison du changement climatique, la sécurité alimentaire et hydrique est de plus en plus compromise. Au cœur de l’été 2023, Foreign Policy nous informait que les guerres de l’eau constituaient une menace de plus en plus prégnante dans plusieurs pays d’Asie centrale. L’Amérique latine n’est pas non plus épargnée.
En février dernier, CNN alertait sur le fait que Mexico, qui figure parmi les mégalopoles les plus peuplées du monde, pourrait, dans quelques mois seulement, manquer cruellement d’eau. Dans une analyse publiée le 17 juin, la même chaîne américaine met en garde contre le fait qu’une guerre de l’eau se profile entre le Mexique – qui traverse sa sécheresse la plus étendue et la plus grave depuis 2011, touchant près de 90 % du pays – et les États-Unis. Aucun des deux camps, entre lesquels les tensions s’intensifient, ne devrait sortir vainqueur.
Sécheresse et températures record mettent à mal un traité de 1944
Dans cet article, il est fait allusion à un traité datant de 1944, date à laquelle les États-Unis et le Mexique ont commencé à se partager les eaux du fleuve Colorado et du Rio Grande. Depuis quatre-vingts ans, le pays latino-américain est tenu d’envoyer à son voisin du nord, tous les cinq ans, l’équivalent d’1,75 million d’acres-pieds d’eau (1233,48 millions m³) prélevée dans le Rio Grande.
En échange, les États-Unis sont forcés de lui remettre chaque année 1,5 millions d’acres-pieds d’eau prélevée dans le Colorado. Des quantités d’eau colossales sont donc régulièrement en transition entre les deux nations.
Problème, en proie à des températures caniculaires ainsi qu’à une grave sécheresse, le Mexique a pris beaucoup de retard dans ses livraisons. Aujourd’hui, cette situation met sérieusement en doute la capacité du pays à honorer ses obligations. « Nous avons seulement reçu l’équivalent d’un an d’eau, et nous sommes déjà bien avancés dans notre quatrième année », illustre Maria Elena Giner, commissaire américaine de la Commission internationale des frontières et des eaux, l’organisme binational qui supervise le traité, au micro de CNN. Le cycle actuel va s’achever à l’automne 2025.
Au Mexique, plusieurs personnalités politiques ont pris la parole à ce sujet, se disant dans l’incapacité de donner ce qu’elles n’ont pas. Un argument difficile à accepter du côté des agriculteurs du sud du Texas, qui font déjà face à des précipitations insuffisantes. Certains dirigeants texans, qui affirment que le manque d’eau met en péril l’avenir de l’agriculture, ont enjoint l’administration Biden à suspendre l’aide au Mexique tant que le déficit n’a pas été comblé.
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