Pour la troisième année consécutive, le nombre d’homicides a diminué au Mexique, a annoncé le gouvernement ce mardi 17 janvier 2023. La moyenne de 91 homicides par jour en 2021 est descendue à 85 en 2022.
Le nombre d’homicides a reculé de 7,1% en 2022 par rapport à 2021 au Mexique, pour un total de 30.968 contre 33.350, a indiqué mardi 17 janvier le gouvernement. Le pays d’Amérique latine a enregistré l’année dernière en moyenne 85 homicides par jour, contre 91 en 2021, d’après des statistiques présentées par la secrétaire (ministre) de la Sécurité, Rosa Icela Rodriguez.
Six des 32 états fédérés du Mexique concentrent 48,6% du nombre total d’homicides, a-t-elle ajouté. L’État du Guanajuato (centre nord) est le plus violent avec 3.260 homicides l’année dernière, a détaillé Rosa Icela Rodriguez durant la conférence de presse quotidienne du président de la République, Andrés Manuel López Obrador. Guanajuato a aussi enregistré une baisse du nombre d’homicides d’une année sur l’autre (-7,1%), de même source. Guanajuato est le théâtre d’affrontements entre bandes rivales du crime organisé, comme les autres états enregistrant de hauts indices de criminalité (Michoacan, Jalisco et sa capitale Guadalajara).
L’État de Mexico, à la périphérie de la capitale, est également l’un des six plus violents, mais pas la ville en elle-même.
Il s’agit de la troisième baisse annuelle consécutive du nombre d’homicides, après un pic en 2019 (34.718), a souligné le gouvernement de gauche du président Lopez Obrador, arrivé au pouvoir en décembre 2018. Le nombre d’homicides s’était envolé sous le mandat du président Felipe Calderon (2006-2012), a rappelé Rosa Icela Rodriguez. Felipe Calderon, du parti conservateur PAN, avait lancé en 2006 une offensive militaire contre les trafiquants de drogue. Depuis cette date, près de 340.000 assassinats et des dizaines d’enlèvements et de disparitions ont été enregistrés, la plupart attribués au crime organisé.
Dans quels pays y a-t-il le plus de meurtres ?
Selon la dernière étude mondiale sur les homicides de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, plus de 400 000 personnes sont assassinées chaque années dans le monde (moyenne 1992-2017), soit environ dix fois le nombre moyen de personnes tuées par an dans des conflits armés au cours de la même période. Selon le rapport, plusieurs facteurs socio-économiques influencent le taux d’homicide : l’inégalité sociale, le chômage, l’instabilité politique, l’accessibilité et la possession d’armes à feu (un peu plus de la moitié des homicides seraient commis avec des armes à feu), mais aussi, et en particulier, le développement des gangs, du crime organisé et des trafics de drogue.
L’Amérique centrale et les Caraïbes sont considérés comme des points chauds dans le monde, avec des pays comme le Salvador (52 homicides volontaires pour 100 000 habitants), la Jamaïque (44) et le Honduras (39), qui connaissent des taux de meurtres jusqu’à huit fois supérieurs à la moyenne mondiale, qui était de 6,1 pour 100 000 habitants en 2017. L’Europe (3,0) et l’Asie (2,3) affichaient de leur côté des taux d’homicides deux fois moins élevés que la moyenne.
Parmi les facteurs qui conduisent à faire baisser le taux de criminalité globale, on peut citer le niveau de prospérité des pays, l’efficacité de l’application de la loi, une faible disponibilité des armes (en particulier les armes à feu) et la sévérité des peines prévues pour les homicides. Le Japon, par exemple, avec un taux de 0,2 meurtres pour 100 000 citoyens en 2018, est un pays plutôt prospère qui applique une réglementation très stricte en matière de détention d’armes.
Source – Agences