Ce lundi 21 juillet marque la fête nationale belge, dont l’ambassadeur, Johan Verkammen, quitte son poste après quatre ans réglementaires. Le diplomate passe en revue pour la PrensaFrancesa son bilan marqué par l’ouverture d’une Chambre de commerce.
Quelque 90 sociétés belges présentes, 2.500 ressortissants, des échanges bilatéraux d’un volume de 5,4 milliards d’euros en 2024, avec une balance excédentaire de 1,2 milliard pour le Mexique: tel est le panorama chiffré d’une relation bilatérale au beau fixe.
« Nous avons créé une chambre de commerce, la Belgian-Mexican Business Chamber. Elle sert de forum de networking », résume l’ambassadeur Verkammen. La Belgique est surtout présente dans les secteurs pharmaceutiques (UCB), chimiques (Solvay), équipements médicaux (Agfa), agro-alimentaire…
« Un des succès récents, c’est la société Odoo, qui propose des logiciels de comptabilité et de gestion pour petites et moyennes entreprises. C’est une société qui s’est établie ici au Mexique il y a 5-6 ans et qui compte déjà plus de 500 employés », poursuit l’ambassadeur.
« On a aussi fait découvrir le chocolat belge aux Mexicains et le cacao mexicain aux chocolatiers belges. On a été pays invité d’honneur dans un grand festival du chocolat à Tabasco où on a fait venir 8 ou 9 chocolatiers belges qui ont pu échanger avec des producteurs de chocolat mexicains », se félicite-t-il.
« Ça a bêtement traîné »
Au rang des déceptions, partagées avec tous les pays de l’Union européenne, le serpent de mer du nouveau traité de libre-échange UE-Mexique, toujours pas signé: » On n’a pas réussi à conclure sous l’administration précédente au Mexique. La négociation technique avait été déjà clôturée il y a quatre ans au moins. A un moment donné, la partie mexicaine a voulu réouvrir le chapitre énergétique. Et nous étions disposés à revoir cela, mais ça a tout simplement traîné, ça a bêtement traîné. Il y avait un manque de volonté d’aller de l’avant », regrette l’ex-ambassadeur de Belgique au Canada.
« Mais on a ressenti vraiment un changement d’attitude dès l’entrée en fonction de la nouvelle administration mexicaine », ajoute Johan Verkammen, selon qui « on peut espérer la signature dans les mois qui viennent, peut-être au début de l’année prochaine ». D’autant plus que le Mexique et l’Union européenne sont menacées par les guerres commerciales du président américain Donald Trump.
Contrôle des conteneurs
En matière de sécurité, la Belgique (port d’Anvers) tout comme les Pays-Bas (port de Rotterdam) ont été invités à participer au « North American Drug dialogue » (NADD) avec le Mexique, les Etats-Unis et le Canada, forum d’échanges sur le trafic international des stupéfiants. « Nous soutenons un programme des Nations unies qui vise à améliorer le contrôle des conteneurs ». « Il n’y a pas beaucoup de trafic direct du Mexique au port d’Anvers (…) C’est là le rôle des cartels mexicains dans le reste du continent que nous analysons ».
Après deux postes, l’ambassadeur Verkammen rentre à l’administration centrale sur une mission qui ne s’annonce pas de tout repos: envoyé spécial de la Belgique pour le Moyen Orient. Son successeur Patrick Hermann prendra ses fonctions le 4 septembre. « C’est un ami qui connaît très bien la région puisqu’il est actuellement directeur pour les Amériques au sein du ministère belge des Affaires étrangères ».
Comme tous les expatriés, Johan Verkammen et son épouse quittent le Mexique avec des valises de souvenirs: « C’était mon premier poste en Amérique latine. Mon épouse et moi-même avons découvert un pays rempli de couleurs et de saveurs, de traditions et de cultures, d’artisanat et de paysages spectaculaires. On a adoré la courtoisie des Mexicains, leur chaleur et puis cette capacité à vous faire sentir chez vous tellement facilement. « Mi casa es tu casa »…On a découvert les chapulines, les œufs de fourmi, les micheladas. C’est tout un monde que nous ne connaissions pas et qui nous a enchanté. Évidemment, il y a aussi les sites archéologiques, l’architecture hispanique. Et le Dia de Muertos. On quitte un pays que nous adorons ».