Garcia Luna, un ancien ministre mexicain jugé coupable de trafic international de cocaïne !

Genaro Garcia Luna a été reconnu coupable des cinq chefs d’accusation, dont celui d’avoir touché des millions de dollars pour protéger le cartel de Sinaloa. L’ex-champion de la lutte antidrogue risque la réclusion à perpétuité.

Il est le plus haut responsable mexicain à avoir été jugé par la justice fédérale à New York, en guerre contre les cartels de drogue d’Amérique centrale et du Sud. L’ex-ministre mexicain Genaro Garcia Luna, ancien champion de la lutte antidrogue dans son pays, a été reconnu coupable mardi par la justice américaine de corruption et de trafic de cocaïne entre le Mexique et les Etats-Unis. La peine, qui peut aller d’années de prison à la réclusion à la perpétuité, sera connue en principe le 27 juin.

Après plusieurs jours de délibération et un procès d’un mois, les douze jurés du tribunal de Brooklyn ont jugé que cet ancien ministre de la Sécurité publique du président mexicain Felipe Calderon (2006-2012) était coupable des cinq chefs d’accusation, dont celui d’avoir touché des millions de dollars pour protéger le cartel de Sinaloa et d’être impliqué dans un trafic d’au moins 53 tonnes de cocaïne du Mexique vers les Etats-Unis de 2001 à 2012.

La «justice a été rendue», s’est félicité sur Twitter le porte-parole de la présidence mexicaine actuelle, Jesus Ramirez.

Un homme «aux deux visages»

Genaro Garcia Luna, qui n’a pas dit un mot durant les débats, est dorénavant un «criminel condamné», s’est félicité le puissant parquet fédéral de Brooklyn. «Garcia Luna, qui fut un temps porté au pinacle pour faire appliquer la loi au Mexique, va maintenant vivre le reste de ses jours comme un traître à son pays et aux forces de l’ordre dévouées qui risquent leur vie pour démanteler les cartels de la drogue», a tonné le procureur fédéral Breon Peace, cité dans un communiqué.

De la mi-janvier à la mi-février, l’accusation avait fait défiler à la barre 26 témoins à charge, parmi lesquels neuf accusés ou condamnés pour trafic de drogue, extradés vers les Etats-Unis pour y être jugés et collaborer avec la justice afin d’obtenir des peines allégées.

Les procureurs avaient demandé au jury «d’apprendre à connaître» ces «criminels» repentis et de «faire preuve de bon sens en déclarant (Garcia Luna) coupable»: un homme de 54 ans «aux deux visages», ministre antidrogue qui collaborait avec Washington d’un côté; «partenaire criminel» du cartel de Sinaloa de l’autre.

Son avocat Cesar de Castro, qui a plaidé tout le procès sur «l’absence de preuve (qui) n’est pas une preuve», a promis mardi, entouré de partisans de Garcia Luna et hostiles à l’ancien président Calderon, que son client «continuerait le combat (…) pour laver son nom». Mais sans annoncer formellement d’appel.

Impliqué dans l’affaire Florence Cassez

C’est ce tribunal de Brooklyn qui avait condamné en 2019 à la prison à vie l’ancien chef du cartel de Sinaloa, Joaquin «El Chapo» Guzman. Son comparse, le Colombien Dario Antonio Usuga, alias «Otoniel», attend son procès dans la même juridiction new-yorkaise, tandis que l’ancien président du Honduras Juan Orlando Hernandez dément toutes les accusations de trafic de drogue portées contre lui par l’autre parquet fédéral de New York, à Manhattan.

Genaro Garcia Luna avait été arrêté le 9 décembre 2019 à Dallas, au Texas. Emprisonné depuis, il était entre autres accusé d’avoir touché des millions de dollars de pots-de-vin pour fermer les yeux sur les trafics du cartel.

Avant d’être ministre, Genaro Garcia Luna, ingénieur en mécanique de métier, fut de 2001 à 2005 policier et chef de l’agence du renseignement contre la corruption et le crime organisé.

Sans lien avec ce procès, Garcia Luna est également connu à l’étranger, surtout en France, car il fut impliqué dans l’affaire Florence Cassez: il est ainsi accusé d’avoir coorganisé et mis en scène l’arrestation en décembre 2005 de la jeune femme et de son compagnon d’alors, Israel Vallarta. Le couple avait été accusé de faire partie d’un gang, ce qui avait mis à mal à l’époque les relations diplomatiques entre le Mexique du président Calderon et la France du président Nicolas Sarkozy.

Article du 16 janvier 2023 – Genaro Garcia Luna, ancien ministre mexicain jugé à New York pour trafic de drogues !

Un ancien ministre mexicain, qui a piloté la guerre antidrogue de son pays et trempé dans l’affaire de la Française Florence Cassez dans les années 2000, va être jugé à New York pour trafic de drogues entre son pays et les États-Unis.

Genaro Garcia Luna, ministre de la Sécurité publique dans le gouvernement du président mexicain Felipe Calderon (2006-2012), avait été arrêté le 9 décembre 2019 à Dallas, au Texas, accusé d’avoir accepté des pots-de-vin pour protéger le cartel de Sinaloa et d’être impliqué dans un trafic d’au moins 53 tonnes de cocaïne vers les États-Unis.

L’homme de 54 ans est le plus haut responsable mexicain à être traduit en justice par les parquets fédéraux de New York, en guerre contre les cartels de drogues qui profitent de la complicité de ministres locaux pour inonder le marché des États-Unis.

Cartel d’« El Chapo »

L’ancien chef du cartel mexicain Sinaloa, Joaquin « El Chapo » Guzman, a été condamné à la prison à vie en 2019 par le tribunal fédéral de Brooklyn.

Son comparse, le Colombien Dairo Antonio Usuga, alias « Otoniel », attend son procès dans la même juridiction new-yorkaise, tandis que l’ancien président du Honduras Juan Orlando Hernandez a démenti toutes les accusations de trafic de drogues portées contre lui par les procureurs de Manhattan.

En octobre 2020, M. Garcia Luna a plaidé non coupable de cinq chefs d’accusation devant la justice américaine. Il encourt une peine minimale de 10 ans de prison pouvant aller jusqu’à la perpétuité.

Au cœur de son procès, qui débute mardi par la sélection des jurés et devrait durer deux mois, l’allégation d’avoir accepté des millions de dollars de pots-de-vin pour fermer les yeux sur des tonnes de drogues du cartel de Joaquin Guzman envoyées aux États-Unis de 2001 à 2012.

Garcia Luna aurait même été complice du cartel de Sinaloa dès janvier 2001 lorsqu’il pilotait un service de Renseignement de son pays, selon la justice américaine.

Valises de billets

Lors du procès de Guzman en 2019, un ancien membre de son cartel avait affirmé avoir remis à Garcia Luna des valises de billets – au moins six millions de dollars – à trois reprises dans un restaurant en 2005, 2006 et 2007.

En décembre 2020, le Mexique avait réclamé aux États-Unis l’extradition de son ancien ministre pour détournement de fonds publics, mais il faudra attendre qu’il soit jugé et condamné à New York pour un éventuel accord entre les deux voisins d’Amérique du Nord.

Genaro Garcia Luna, ingénieur en mécanique, a dirigé de 2001 à 2005 l’agence du Renseignement mexicain en lutte contre la corruption et le crime organisé.

Puis, sous le mandat du président Calderon, il est devenu ministre de la Sécurité publique, contrôlant la police fédérale en guerre contre les gangs de la drogue au Mexique.

Toute sa défense va tourner autour de l’idée que l’ancien ministre collaborait en fait avec l’agence antidrogue américaine (DEA) pour « combattre les cartels mexicains de la drogue ».

La journaliste mexicaine et cubaine Peniley Ramirez, qui a écrit un livre et un podcast sur Garcia Luna, a confié que le Mexique « attend(ait) beaucoup de ce que ce procès révélerait sur la corruption (dans le pays) en général ». Elle a estimé que l’on « n’avait pas assez parlé de ce que la DEA savait des activités criminelles présumées de Garcia Luna ».

Sans lien avec son procès à New York, Garcia Luna est également accusé d’avoir coorganisé l’arrestation en décembre 2005 de la Française Florence Cassez et de son compagnon d’alors, Israel Vallarta. Le couple avait été accusé de faire partie d’un gang du crime organisé.

La Française avait été condamnée en 2008 à 96 ans d’emprisonnement pour enlèvement et séquestration. Sa peine avait été réduite en appel à 60 ans en 2009, et le 23 janvier 2013, elle avait été libérée après l’annulation de sa condamnation par la Cour suprême du Mexique.

L’affaire avait provoqué une brouille diplomatique entre le Mexique du président Calderon et la France de son homologue d’alors, Nicolas Sarkozy.

Source – Agences

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