La terre a de nouveau tremblé samedi matin au Mexique, réveillant dans la capitale des habitants traumatisés il y a quatre jours par un séisme qui a fait près de 300 morts, et forçant l’interruption temporaire des efforts pour retrouver des survivants.
L’épicentre de ce séisme de magnitude 6,1, survenu à 12h53 GMT, a été localisé dans l’Etat de Oaxaca, dans le sud du Mexique déjà frappé par une puissante secousse début septembre, selon l’institut sismologique mexicain.
Ce nouveau séisme, dont l’épicentre est plus éloigné de la capitale que celui du 19 septembre, a été ressenti à Mexico mais la protection civile a indiqué n’avoir recensé aucun dégât dans l’immédiat.
Au sud, dans la zone frappée le 7 septembre par un séisme de magnitude 8,2 –le plus puissant en un siècle au Mexique–, et qui a fait une centaine de morts, les médias mexicains montraient les images d’un pont coupé en deux près de Juchitan de Zaragoza. Dans le Chiapas voisin, la protection civile a indiqué sur Twitter n’avoir pas détecté de dégâts dans l’heure ayant suivi le séisme.
A Mexico, les recherches de survivants ont dû être interrompues au moment de l’alerte, qui a poussé hors de chez eux de nombreux habitants. Certains, traumatisés par le tremblement de terre de mardi, ne cachaient pas leur inquiétude.
– ‘J’aimerais ne plus jamais entrer’ –
Dans le centre ville touristique, visiteurs et employés d’hôtels sont restés rassemblés sur les places et points d’évacuation jusqu’à la levée de l’alerte, un peu plus d’une heure après la secousse.
Employée de l’hôtel City Express, Elisabeth Briceno a revécu l’angoisse de mardi. «Je suis très stressée, j’ai très peur», a-t-elle confié. «Nous attendons les consignes mais j’aimerais ne plus jamais avoir à entrer» dans l’hôtel, a-t-elle poursuivi.
Un couple de touristes tenait sa fillette de quatre ans dans les bras. Le père est sorti pieds nus et en caleçon, sans prendre le temps de mettre ses chaussures. «J’ai senti les fenêtres, ou les volets. On a peur mais je n’ai pas voulu paniquer», explique son épouse, Maria Urbina.
L’angoisse a encore augmenté chez les proches des disparus, alors que les sauveteurs ont dû interrompre temporairement leurs recherches pour des questions de sécurité.
Les sauveteurs ont concentré dans la nuit leurs efforts sur cinq sites où des signes de vie étaient encore détectés parmi les amas de béton et de ferraille, selon la Protection civile fédérale.
«Beaucoup de temps a passé, mais nous n’abandonnerons pas», a déclaré son directeur, Luis Felipe Puente, à la chaîne Televisa. Il a démenti des rumeurs, apparues sur les réseaux sociaux, selon lesquelles les autorités avaient décidé de faire intervenir des engins lourds pour déblayer.
Dans le quartier de Roma-Condesa, les sauveteurs et proches ont encore l’espoir de retrouver des survivants. A l’aube, les famille ont signé une autorisation pour qu’une grue retire des gravats volumineux mais de façon très ciblée afin d’accélérer les recherches.
Selon le maire de Mexico Miguel Angel Mancera, une trentaine de personnes sont encore portées disparues.
– 100.000 enfants affectés –
Trois jours après un séisme, les recherches cessent généralement et les bulldozers commencent à dégager les gravats, les experts estimant qu’il y a alors peu de chances de retrouver des survivants.
Mais les proches des disparus se souviennent des sauvetages «miracles» accomplis après le grand séisme de 1985 dans cette mégalopole de 20 millions d’habitants.
Le dernier bilan de la Protection civile fait état de 298 morts, dont 160 à Mexico, 73 dans l’Etat de Morelos et 45 à Puebla. Quatre Taïwanais, un Sud-Coréen, une Panaméenne, un Argentin et un Espagnol font partie de ces victimes.
Jusqu’à jeudi, 115 personnes avaient été extraites vivantes des décombres et 88 retrouvées mortes.
Et les funérailles s’organisent, comme celles de ces époux retrouvés enlacés sous les décombres. «Je me souviens d’un couple uni, amoureux», confie Juan Carlos Williams, neveu de Gabriel Morales, découvert avec son épouse Agueda Mendoza et leur chien Quino.
Quelque 100.000 enfants ont été touchés par le séisme dans la capitale, selon l’ONG Save the children.
Source – Agences