Renommé pour ses œuvres au contenu social et son engagement en faveur des communautés autochtones et de l’environnement, le plasticien mexicain Francisco Toledo est mort. Il avait 79 ans.
« L’art est en deuil. Le maître Francisco Toledo est mort, grand peintre originaire de [l’Etat de] Oaxaca, gardien extraordinaire de notre culture, nos coutumes, des traditions de notre peuple et défenseur de l’environnement », a écrit dans la soirée, jeudi 5 septembre, le président du Mexique, Andres Manuel Lopez Obrador sur Twitter.
Originaire de la ville de Juchitan, dans l’Etat d’Oaxaca, Francisco Toledo était un des artistes mexicains en vie les plus reconnus dans le monde. Ses œuvres avaient été exposées à New York, Paris, Madrid, Londres ou Tokyo.
A la fin de 2018, lors de la vente d’automne d’art latino-américain de Christie’s à New York, un de ses tableaux, Tortuga poniendo huevos (Tortues pondant des œufs), avait dépassé 1 million de dollars (1 032 500 Usd, soit 936 000 euros).
« Je ne suis pas devin, mais je crois que la réalité de ce pays ne change pas (…) La réalité de ce pays est de plus en plus dramatique », avait-il déclaré à l’Agence France-Presse en août 2017, interrogé sur la violence frappant le Mexique et que l’on retrouve dans son travail.
« Je ne pense pas que l’art soit une planche de salut ou de réconfort. Les gens qui ont vu leurs proches disparaître ou se faire torturer ne croient ni en la poésie ni à l’art. »
« Le grand promoteur de la culture d’Oaxaca »
Le peintre à la barbe blanche et aux longs cheveux noirs bouclés était également connu pour son engagement social et en faveur de la diffusion du travail artistique de sa région.
« Il a fait de Oaxaca une des capitales culturelles non seulement du pays, mais de tout le continent (…) Ça a été le grand promoteur de la culture d’Oaxaca », a expliqué Nicolas Alvarado, médiateur culturel, à la chaîne locale Foro TV.
Une exposition intitulée « Toledo Ve » (Toledo voit), qui explore l’univers créatif de l’artiste à travers plus de 600 œuvres, se tient actuellement à Mexico.
« Toledo a (…) rendu poreuses les frontières entre les arts visuels, la littérature, le design, l’artisanat, l’architecture, le jeu, l’enseignement, l’engagement social et l’écologie », avait écrit le ministère de la culture pour présenter cette exposition.
Source – Agences