El Chapo, de son vrai nom Joaquim Guzman, s’était évadé le 11 juillet d’une prison de haute sécurité. Le gouvernement mexicain a fait de sa capture une priorité. Pas moins de 10.000 agents fédéraux sont déployés sur le territoire. Des tracts sont distribués à la population. Une récompense de 3,4 millions d’euros est offerte pour toute information.
7 fonctionnaires en détention !
Sept fonctionnaires de la prison mexicaine de haute sécurité d’Altiplano, d’où s’est évadé le baron de la drogue Joaquin « El Chapo » Guzman, ont été inculpés et placés en détention, ont annoncé vendredi les autorités mexicaines.
Dans le cadre de l’enquête en cours, 22 fonctionnaires, dont le directeur de l’établissement, avaient été placés en garde à vue dimanche dernier, les autorités cherchant à déterminer si Guzman, puissant chef du cartel de Sinaloa, avait pu bénéficier de complicités internes.
A l’issue de leur garde à vue, sept employés ont été inculpés « et conduits à un centre de détention fédéral », a indiqué une source judiciaire à l’AFP. Il s’agit de fonctionnaires qui étaient chargés de surveiller les images des deux caméras filmant la cellule de Guzman au soir de son évasion, ainsi que d’autres employés qui se trouvaient de garde ce soir-là, selon un fonctionnaire qui a demandé à garder l’anonymat. Ils ont été accusés de délit d’évasion de prisonnier.
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Nouvelles arrestations après l’évasion de «El Chapo» –
Les autorités mexicaines ont procédé à de nouvelles arrestations dans le cadre de l’enquête sur l’évasion du baron de la drogue Joaquin «El Chapo» Guzman, parmi lesquelles l’ancienne responsable des prisons fédérales et un ex-directeur de sa prison.
Treize fonctionnaires au total ont été interpellés dont Celina Oseguera, l’ancienne coordinatrice nationale des prisons fédérales, a indiqué le bureau du procureur général à l’AFP.
Les autorités ont également interpellé l’ancien directeur de la prison de haute sécurité de El Altiplano, Valentin Cardenas Lema, où était incarcéré «El Chapo», ainsi que la directrice juridique de l’établissement, Leonor Garcia, ont informé samedi les autorités judiciaires.
Les 10 autres suspects interpellés sont des gardes et d’autres personnels de cette prison, où ils seront désormais incarcérés, ainsi que Cardenas. Oseguera et Garcia sont détenues dans la prison pour femmes de Tepic, dans l’Etat de Nayarit (ouest).
Le gouvernement mexicain avait démis de leurs fonctions Oseguera et Cardenas quelques jours après l’évasion du leader du cartel de Sinaloa, le 11 juillet dernier. Au total 20 personnes ont été arrêtées depuis le début de l’enquête sur cette évasion.
Les enquêteurs affirment que Guzman possédait des informations clés pour faciliter son évasion, et qu’il a bénéficié de complicités internes.
Sa rocambolesque évasion, à travers un tunnel creusé sous la douche de sa cellule, a porté un coup sévère à la crédibilité du gouvernement d’Enrique Pena Nieto.
Guzman avait été arrêté seulement 17 mois plus tôt.
En 2001, «El Chapo», considéré comme un des plus puissants narcotrafiquants au monde, était déjà parvenu à s’échapper d’une prison de haute sécurité, avant d’être repris 13 ans plus tard dans un complexe touristique dans la ville de Mazatlan, sur la côte Pacifique.
Une récompense de 3,8 millions de dollars est offerte pour toute information permettant son arrestation.
Source – Agences
Le président mexicain « pleinement confiant »
Le directeur de la prison, qui a été limogé après la fuite de « El Chapo », ne figure pas parmi les personnes incarcérées mais certains fonctionnaires sont toujours interrogés, a précisé la même source. Les 15 autre personnes qui avaient été placées en garde à vue dimanche ont pour le moment été libérées.
Il avait fallu 18 minutes aux gardiens de la prison pour se rendre compte de la disparition du chef du cartel de la drogue et pour donner l’alerte, avait révélé jeudi soir le ministre de l’Intérieur Miguel Angel Osorio Chong lors d’une conférence de presse.
De retour d’une visite d’Etat en France, le président mexicain Enrique Peña Nieto s’est dit vendredi « pleinement confiant » dans le fait que les forces de l’ordre parviendront à recapturer le fugitif, dont l’évasion a suscité indignation et frustration dans tout le pays. « J’ai confiance, je suis optimiste », a-t-il déclaré sur un ton très offensif après s’être réuni avec son cabinet de sécurité et la procureure générale. « La seule manière de réparer le tort causé (par cette évasion) est d’arrêter de nouveau ce délinquant », a-t-il ajouté.
Coup très dur pour le gouvernement
Enrique Peña Nieto a indiqué que les complicités « seront punies par la loi », précisant également qu’il avait demandé de renforcer la sécurité et la surveillance dans les centres pénitenciers. Des images de télésurveillance diffusées cette semaine par le gouvernement ont montré « El Chapo » faisant les cent pas samedi soir avant de s’accroupir derrière le muret séparant la douche du reste de sa cellule et disparaître.
Guzman a ensuite parcouru sur une moto fixée sur des rails un tunnel de 1,5 kilomètre creusé par ses complices, débouchant sur une maison en construction au milieu des champs. Il s’agit de la deuxième évasion en 14 ans de « El Chapo ». Elle a porté un coup très dur au gouvernement du président Peña Nieto, qui avait depuis son élection accumulé plusieurs succès dans la lutte contre les cartels de la drogue
Article du 15 juillet 2015 – VIDEO. Les autorités diffusent une vidéo de l’évasion d’«El Chapo»
Quatre jours après l’évasion du baron mexicain de la drogue Joaquin «El Chapo» Guzman, le gouvernement mexicain diffuse une vidéo le montrant s’évadant de sa cellule de la prison de haute sécurité d’Altiplano.
L’image de la caméra de surveillance montre «El Chapo», en tenue beige de prisonnier, faisant des allées et venues avant de s’accroupir derrière le muret séparant la douche du reste de sa cellule et disparaître. Le trou dans lequel il se glisse, à 20 h 52 samedi soir, n’est pas visible à l’écran.
Le responsable de la commission de sécurité nationale Monte Alejandro Rubido estime que le comportement de «El Chapo», juste avant son incroyable fuite, n’avait rien d’anormal. «C’est un comportement normal pour des prisonniers qui restent longuement dans un espace confiné», indique Monte Alejandro Rubido.
Le gouvernement a également diffusé une vidéo de l’intérieur du tunnel dans lequel on distingue un système de rail sur lequel est fixé une moto équipée d’un bac en métal servant à extraire la terre et à transporter du matériel. Il était également équipé d’un parfait système de ventilation. Un tunnel totalement impensable pour les enquêteurs. Ce tunnel incroyable, long de plus de 1 500 mètres et large d’environ 50 cm, débouchait sur une demeure en construction au milieu d’un champ.
Un endroit idéal pour la cavale minutieusement préparée de «El Chapo». Les lampes éclairant le tunnel ont été brisées par le fugitif et ses complices durant leur fuite pour compliquer la tâche de leurs poursuivants, souligne Monte Alejandro Rubido. On distingue aussi dans le tunnel des bouteilles d’oxygène et du matériel de construction. Sur d’autres images, filmées par une chaîne de télévision mexicaine, on aperçoit également un imposant générateur.
22 employés de la prison en garde à vue
Les autorités ont placé en garde à vue 22 personnes travaillant dans cette prison de haute sécurité, située à 90 kilomètres de Mexico, afin de déterminer s’ils avaient pu aider le narcotrafiquant à s’échapper. Trois responsables de cette prison de haute sécurité ont déjà été limogés par le gouvernement.
Lundi soir, le gouvernement mexicain avait offert une récompense de 3,8 millions de dollars (3,4 millions d’euros) pour la capture de «El Chapo». Avant son arrestation, en février 2014, lors d’un raid nocturne, dans l’Etat de Sinaloa, sa tête avait déjà été mise à prix cinq millions de dollars par les Etats-Unis et plus de 2,2 millions par le Mexique.
La récompense pour la capture de Joaquin «El Chapo» Guzman est le double des sommes habituellement offertes par les autorités mexicaines pour la capture des criminels les plus recherchés. Le soutien d’Interpol a été demandé afin d’élargir la recherche à plus d’une centaine de pays et tenter ainsi de mettre la main sur l’un des narcotrafiquants les plus puissants au monde.