L’épidémie de coronavirus engendre des pénuries de boissons alcoolisées au Mexique !

Au moins 80 personnes sont mortes depuis trois semaines dans l’État de Puebla et de Jalisco après avoir bu de l’alcool frelaté. L’épidémie de coronavirus a engendré des pénuries de plusieurs boissons alcoolisées, notamment de bière…

Onze autres personnes, grièvement intoxiquées, se débattent entre la vie et la mort, a indiqué dans un communiqué la mairie de Chiconcuautla, à 200 km au nord-est de Mexico, où la majorité des cas d’empoisonnement ont été recensés.

Quelque 200 litres d’alcool frelaté ont été saisis, mais aucune arrestation n’a eu lieu. Environ 80 personnes étaient présentes lors des funérailles au cours desquelles l’alcool frelaté a été consommé, avait indiqué mardi un responsable de l’État de Puebla, David Mendez.

Par ailleurs, au moins 38 personnes sont mortes depuis trois semaines dans l’État mexicain de Jalisco après avoir elles aussi bu de l’alcool frelaté.

Le Mexique face à la pénurie de… bière !

Selon les autorités, la crise sanitaire provoquée par l’épidémie de coronavirus a engendré des pénuries de plusieurs boissons alcoolisées, notamment de bière, ce qui pousse certaines personnes à consommer de l’alcool d’origine douteuse.

En raison de cette pénurie et parce que la demande est très forte, certaines personnes offrent ou essayent de vendre de l’alcool de méthanol (utilisé dans l’industrie et extrêmement toxique) au lieu de l’alcool éthylique (utilisé dans les boissons), a expliqué lors d’une conférence de presse le chef de la Commission pour la protection contre les risques sanitaires de l’État de Jalisco, Denis de Santiago.

La production au Mexique est à l’arrêt depuis début avril en raison de la crise sanitaire. Conséquence pour le pays : une pénurie de bière dans les commerces.

Jusqu’à présent, les Mexicains puisaient dans les stocks déjà existants, sauf que les réserves sont désormais vides, rapporte El Sol de San Luis.

De nombreuses voix s’élèvent pour la reprise rapide de la production. Cuauhtémoc Rivera, de l’Alliance nationale des petits commerçants (Anpec), estime que la mesure d’arrêt de l’activité des brasseries, ajoutée à la loi interdisant la consommation d’alcool dans certaines régions du pays, est contre-productive, car elle expose au Covid-19 les consommateurs à la recherche de bière.

Face au manque de stock, le parquet fédéral (Profeco) a constaté une augmentation des prix de la boisson à l’orge. Un paquet de 12 canettes de bière Tecate est passé de 139 pesos à 162 pesos, souligne El Sol de México. Certains commerces n’hésitant pas à vendre sous le manteau la bière à 120 pesos.

Le Mexique, premier exportateur de bière au monde, ne veut pas non plus perdre sa place sur le marché. Selon les données de Cerveceros de México, la valeur des exportations de bière en 2019 était de 4,8 milliards de dollars, ce qui représente 25% des exportations agro-industrielles du Mexique.

La balle est désormais dans le camp du ministère de l’Économie

Vu l’importance de ce marché au Mexique, Ricardo Sheffield, chef de Profeco, demande un retour progressif aux activités. « Les brasseries pourraient reprendre leur activité très prochainement, car elles disposent des conditions d’hygiène et d’automatisation [nécessaires] pour reprendre rapidement la production […], ce qui mettrait fin aux surcoûts sur le marché », défend son directeur Ricardo Sheffield.

Un représentant des brasseurs mexicains a pour sa part indiqué que l’industrie était prête à reprendre ses activités d’autant que dans « d’autres pays en proie à la pandémie, comme l’Italie, l’Espagne, le Royaume-Uni et les États-Unis, l’industrie a continué de fonctionner avec succès ». Au Mexique, six millions de personnes dépendent en partie de la vente de bière.

Source – Agences

 

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