Alors que 33 000 personnes ont disparu dans le pays durant les dix dernières années, le Mexique se dote enfin d’un instrument légal pour lutter contre ce fléau. Il a fallu deux ans de tergiversations parlementaires avant qu’une loi pour lutter contre les disparitions soit définitivement adoptée par la Chambre des députés.
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Elle prévoit des peines allant jusqu’à 90 ans de prison pour les fonctionnaires jugés coupables d’un tel crime.
Poursuivie d’office, la disparition de personnes est désormais un délit imprescriptible, passible de lourdes peines : jusqu’à 60 ans de prison pour les agents de l’Etat impliqués dans des disparitions forcées, jusqu’à 50 ans pour des particuliers. Une peine qui peut être augmentée de moitié par le juge, si les victimes sont des enfants, des femmes, des handicapés, des défenseurs des droits de l’homme ou des journalistes.
Cette loi prévoit également la création d’un système national de recherches de personnes. Le but est de mettre un terme à la situation actuelle qui voit les familles des victimes, au risque de leur vie, fouiller désespérément les centaines de fosses clandestines que compte le pays. Ces fosses communes vont d’ailleurs désormais être recensées dans un registre national.
Si l’approbation de cette loi était urgente, sa mise en œuvre l’est encore plus. Les autorités doivent l’appliquer rapidement pour éviter de nouvelles disparitions et pour combattre l’impunité. Pour que ce nouveau système légal ne reste pas lettre morte, encore faut-il aussi que le Congrès lui octroie un budget suffisant pour assurer son bon fonctionnement.