Pourquoi Donald Trump a un problème avec le Mexique !

Depuis sa campagne présidentielle, Donald Trump multiplie les pressions sur le Mexique avec le risque de tendre les relations des Etats-Unis avec ce voisin important.

Les relations entre les Etats-Unis et le Mexique ne s’arrangent pas. Jeudi, le président américain Donald Trump a déclaré qu’il comptait déployer entre 2.000 et 4.000 militaires à la frontière mexicaine pour endiguer l’immigration clandestine. Une grande partie de ces forces étant destinée à rester sur place jusqu’à la construction du mur promis par Donald Trump lors de sa campagne présidentielle en 2016.

Un moyen de mettre la pression sur son voisin mexicain après ses tweets de dimanche dernier, dans lesquels le président américain reprochait au Mexique d’en faire « très peu, si ce n’est RIEN, pour empêcher les gens d’entrer au Mexique par sa frontière sud, puis au Etats-Unis ».

Dans un communiqué, le président du Mexique, Enrique Peña Nieto, a déclaré que la relation avec les Etats-Unis « est intense et dynamique et présente naturellement des défis » mais que « ces défis ne peuvent en aucun cas justifier des attitudes menaçantes ou un manque de respect entre nos deux pays ». Enrique Peña Nieto a ensuite envoyé une pique à Donald Trump: « Si vos récentes déclarations puisent leur origine dans une certaine frustration liée aux affaires de politique intérieure, de vos lois ou de votre Congrès, adressez-vous à eux, et non aux Mexicains ».

Alors que le Mexique traverse une période électorale et va élire son nouveau Président, le candidat de gauche et favori des sondages Andres Manuel Lopez Obrador a déclaré en avoir assez que le Mexique soit un « punching ball ». L’ancien maire de Mexico a par ailleurs affirmé qu’il n’écartait pas la possibilité de faire changer d’avis Donald Trump « sur sa politique étrangère erronée, et en particulier, sur son attitude méprisante à l’égard des Mexicains ». Le président des Etats-Unis s’en prend en effet régulièrement à son voisin.

Des attaques depuis la campagne présidentielle

Lorsqu’il n’était seulement que candidat à la présidence des Etats-Unis, Donald Trump avait choqué pour ses propos sur le Mexique. Le 16 juin à New York, lors de son discours de candidature, il avait ainsi déclaré : « Quand le Mexique nous envoie ses gens, ils n’envoient pas les meilleurs éléments. Ils envoient ceux qui posent problèmes. Ils apportent avec eux la drogue. Ils apportent le crime. Ce sont des violeurs. » Des propos qui avaient suscité une vague d’indignation à l’international mais aussi aux Etats-Unis jusqu’au sein même des Républicains. Côté Mexicains, le ministre de l’Intérieur avait dénoncé des propos « remplis de préjugés et absurdes ».

Mais Donald Trump ne s’était pas arrêté là puisqu’il avait proposé la construction d’un mur à la frontière entre les deux pays pour lutter contre l’immigration. Ce mur devrait être payé par le Mexique selon Donald Trump. Il reprochait à son voisin « d’asphyxier économiquement » les Etats-Unis. « Le Mexique n’est pas notre ami », avait même lancé le candidat républicain.

Donald Trump s’obstine à vouloir construire son mur

Malgré le refus du Mexique de payer pour la construction d’un mur à la frontière americano-mexicaine, Donald Trump répète que c’est bien l’Etat mexicain qui le financera. Le chef d’Etat américain estime le prix à 12 milliards de dollars tandis que les démocrates parlent plus de 70 milliards. « Le mur c’est le mur, ça n’a pas changé ou évolué », a tweeté le président américain le 18 janvier. En août 2017, la publication d’une retranscription d’une conversation téléphonique entre les présidents américain et mexicain révélait que Donald Trump considérait le mur comme un coup politique. « C’est la chose la plus futile dont nous parlons, mais politiquement, c’est la plus importante », aurait-il dit au président mexicain.

Mais sur ce sujet, Enrique Peña Nieto ne semble pas vouloir se laisser faire alors que les deux pays sont également en pleine renégociation de l’accord de libre-échange Alena. Il a déjà annulé à deux reprises des visites prévues au Etats-Unis. La dernière en février après que le président américain a perdu ses nerfs pendant un coup de téléphone avec son homologue.

Article du 1er avril 2018 – Trump ne veut plus de «Dreamers» et menace le Mexique ! AMLO lui répond…

Le président américain a encore une fois attaqué le Mexique en affirmant qu’il « ne fait rien » pour limiter l’immigration vers les États-Unis. Le Mexique mérite le respect et il n’est pas une « piñata », a prévenu dimanche le favori de l’élection présidentielle, Andres Manuel Lopez Obrador, quelques heures après les menaces proférées sur Twitter par Donald Trump.

Le président Donald Trump a déclaré dimanche, en lettres majuscules sur son compte Twitter, qu’il n’était plus question d’une entente pour aider les immigrants de l’ancien programme des «Dreamers» avant de menacer le Mexique de déchirer l’entente de libre-échange si le pays ne freine pas le passage d’immigrants illégaux vers les États-Unis.

Selon lui, les illégaux qui traversent la frontière du Mexique vers les États-Unis cherchent à tirer profit des protections accordées à certains immigrants.

«Fini les ententes DACA», a-t-il écrit en lettres majuscules, une heure après avoir souhaité Joyeuses Pâques à son public, toujours en lettres majuscules. Il a ensuite écrit que le Mexique doit «mettre fin au flot de drogue et de personnes, ou je vais mettre fin à leur vache à lait, l’ALÉNA.» Il a ajouté en lettres majuscules: «Il faut un mur!»

Le Canada, le Mexique et les États-Unis renégocient actuellement les termes de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA) à l’insistance de Donald Trump.

«Le Mexique doit nous aider à la frontière», a déclaré Donald Trump aux journalistes avant d’assister à la messe de Pâques dans une église épiscopale de Palm Beach en Floride. Un grand nombre de personnes viennent aux États-Unis parce qu’ils veulent profiter du programme DACA.»

Ce programme créé par l’ex-président Barack Obama signifie «Deferred Action for Childhood Arrivals» (Action reportée pour arrivée en bas âge). Il protège les enfants entrés illégalement aux États-Unis avec leurs parents. Des centaines de milliers d’immigrants qui habitent aux États-Unis sont protégés de la déportation par le programme DACA.

Donald Trump a mis fin à ce programme l’an dernier, mais il a accordé un délai de six mois au congrès pour entériner un projet de loi. Le gouvernement n’accorde aucun nouveau permis de travail, mais les permis existants peuvent être renouvelés. Le programme n’accepte pas de nouveaux participants et les ententes proposées au congrès jusqu’ici ne prévoient pas l’accueil de nouveaux participants.

Le président a une fois de plus rejeté le blâme sur le Parti démocrate pour expliquer l’échec d’une entente concernant les «Dreamers».

Le président américain, qui souhaite ériger un mur à la frontière avec le Mexique, n’a pas obtenu le financement qu’il souhaitait dans le budget adopté le mois dernier par le Congrès. Il espère convaincre le ministère de la Défense, qui vient d’obtenir un budget record, de débloquer les fonds nécessaires.

Le Mexique « n’est pas une piñata », prévient le favori de la présidentielle

Le Mexique mérite le respect et il n’est pas une « piñata », a prévenu dimanche le favori de l’élection présidentielle, Andres Manuel Lopez Obrador, quelques heures après les menaces proférées sur Twitter par Donald Trump.

« Le Mexique et son peuple ne seront la piñata d’aucun gouvernement étranger », a-t-il prévenu devant des milliers de
partisans réunis à Ciudad Juarez, une ville proche de la frontière américaine où le président américain entend ériger un mur aux frais du Mexique.

Donald Trump a notamment accusé le Mexique de ne rien faire pour endiguer les flux migratoires et a menacé de déchirer l’accord de libre-échange qui lie les Etats-Unis au Mexique et au Canada (Aléna), actuellement en cours de renégociation, si Mexico persiste à refuser de financer la construction du mur frontalier.

De son côté, Ricardo Anaya, qui dirige une coalition de partis de droite et de gauche, a exigé de la fermeté et de la dignité après les nouvelles déclarations du président américain. « Nous avons besoin d’une nouvelle relation avec une responsabilité partagée et un respect mutuel », a déclaré Ricardo Anaya à San Juan de los Lagos, dans l’Etat de Jalisco (ouest), où il a lancé sa campagne.

Le jeune candidat de 39 ans, actuellement deuxième dans les intentions de vote, a indiqué que le phénomène migratoire préoccupait autant le Mexique que les Etats-Unis. Il a également pointé du doigt la responsabilité américaine en matière de trafic d’armes. « 80% des armes avec lesquelles on assassine des gens dans notre pays proviennent des Etats-Unis « , a-t-il déclaré.

Source – Agences

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