Etroite bande de terre coincée entre l’Océan Pacifique et la mer de Cortes, la péninsule de Basse Californie est sans conteste, avec ses sierras, déserts, lagunes, plages et îles sauvages, un des endroits les plus privilégiés au Mexique pour pratiquer « l’écotourisme ».
1ère étape obligatoire en cette période hivernale : les sanctuaires des baleines grises où pratiquer le « whalewatching ».
Chaque hiver, depuis des millénaires, un nombre important de baleines grises (entre 1200 et 1500 aujourd’hui) nagent plus de 6000 Kms pour parcourir les routes migratoires depuis la mer de Béring jusqu’aux lagunes de la cote pacifique de Basse Californie du Sud, ou elles viennent s’accoupler et procréer 12 mois plus tard au même endroit.
Longtemps considérée comme une espèce en danger d’extinction, la baleine grise a fait un impressionnant retour grâce aux politiques de protection des lois mexicaines et internationales qui ont désigné 3 lagunes comme sanctuaires pour leur reproduction et enfantement durant les mois de janvier à mars : la lagune Ojo de Liebre (près de Guerrero Negro), la lagune San Ignacio, toutes deux déclarées patrimoine culturel et naturel de l’humanité de l’UNESCO depuis 1993, et la Bahia Magdalena.
Quand y aller ?
Les baleines arrivent fin décembre et repartent fin mars, parfois mi-avril. Les vacances de février sont donc la période idéale pour un séjour en famille. Eviter de préférence les week-ends, jours de grande affluence.
Où aller ?
Les Lagunes Ojo de Liebre et San Ignacio sont très éloignées des sites touristiques traditionnellement fréquentés (Los Cabos, la Paz et Loreto), et le choix se porte donc naturellement sur la Bahia Magdalena. Là, deux possibilités s’offrent à vous : Puerto Adolfo Lopez Mateos (à environ 270 Kms de la Paz et 160 Kms de Loreto) ou Puerto San Carlos (compter aussi 270 Kms depuis la Paz et 200 Kms depuis Loreto). On accède au premier depuis Ciudad Insurgentes, au second depuis Ciudad Constitucion.
Comment ?
On peut faire l’aller-retour dans la journée depuis la Paz ou Loreto, mais la route est longue et à Puerto Lopez Mateos, où le « whalewatching » est propriété exclusive de tours opérateurs qui se repartissent une trentaine de bateaux, on peut parfois attendre de longues heures avant d’avoir de la place dans une lancha, même en la partageant. Mieux vaut donc dormir au moins une nuit sur place, même si le moins que l’on puisse dire, c’est que ces « charmants petits ports de pêche » ne brillent pas par leur charme, sauf à aimer les carcasses de voitures rouillées, et les «rues» de sable défoncées…
A Puerto San Carlos, l’hôtel Alcatraz est propre et fonctionnel, quoique à l’image du village (sans charme aucun !), et l’on vous y recommandera des propriétaires de lancha, spécialistes des « bons coins à baleines », qui vous emmèneront, vous et vous seuls, 3 à 4 heures durant, « là ou les touristes ne vont pas » (sic).
Au programme :
La Isla de patos, banc de sable entièrement recouvert par plusieurs centaines d’oiseaux, une balise en pleine mer squattée par une sympathique petite famille d’otaries, enfin et surtout les baleines. Même si les consignes normales de sécurité (ne pas suivre une même baleine plus de 30 minutes, ne pas s’en approcher à plus de 30 mètres) ne sont pas toujours respectées, il ne faut pas pour autant espérer pouvoir caresser bébé baleineau comme sur les photos des magazines, sauf à avoir beaucoup de chance. Mais on les voit suffisamment bien, suffisamment près et suffisamment longtemps pour avoir conscience d’assister à un spectacle exceptionnel.
Petits conseils : prévoir des vêtements chauds et ne pas trop boire avant (4 heures dans une lancha, c’est parfois très, très long…).
Combien ça coûte ?
Compter environ 600 pesos de l’heure pour une lancha de 6 à 8 personnes.
2ème étape du circuit éco-touristique en Basse Californie du Sud, moins connue mais peut-être finalement beaucoup plus impressionnante : le snorkeling en compagnie des otaries de l’Isla Espiritu Santo. Oui, oui, vous avez bien lu. Il s’agit bien ici d’aller nager avec des otaries, des vraies, en liberté, dans leur environnement naturel. Et croyez-moi, c’est beaucoup moins frelaté que la « natation » avec les dauphins que l’on propose à prix d’or sur la Riviera Maya.
Quand y aller ?
Apparemment, il n’y a pas de saison. La colonie d’otaries, qui compte près de 300 individus, est présente toute l’année.
Où aller ?
L’Isla Espiritu Santo est située à 20 Kms au nord de la Paz, et l’on y accède en bateau depuis la plage de Tecolote. Cette île volcanique est classée réserve naturelle par la CONANP (Comision Nacional de Areas Naturales Protegidas). Et pour cause : elle abrite, sur ses 105 kms2, plus de 200 espèces de plantes, dont 53 endémiques, et plus de 70 espèces de faune. Sans parler du paysage de carte postale qui, à lui seul, vaut le détour : eaux turquoises, plages de sable blanc, roches noires volcaniques et cactus chandeliers.
Pour y accéder : prendre la route de Pichilingue (le port ferry de la Paz) et continuer au delà. Lorsque l’on arrive à une bifurcation (sans indications), si l’on prend à gauche on débouche sur la plage de Balandra, très jolie petite crique qui, en se mouillant un peu, permet d’accéder à une seconde plage ou trône le rocher en forme de champignon, emblème de la Paz et grande fierté locale. En prenant à droite, on arrive sur la plage de Tecolote.
Comment ?
Sur la plage de Tecolote, deux restaurants, « El Tecolote » et « La Palapa Azul » proposent des prestations similaires (on recommande « La Palapa Azul » pour l’avoir testé). En l’occurrence un tour de l’île (entre 3 et 4 h) avec arrêt aux principales curiosités naturelles (grottes, arche, etc…), pause déjeuner sur une plage déserte (excellents ceviche et thon en escabèche, servis à même la glacière) et puis surtout, le détour par « los Islotes », îlots rocheux qui abritent la colonie d’otaries. Une fois enfilés palmes, masques et tubas (à demander car inclus dans le prix), voire la combinaison de plongée pour les plus frileux (l’eau est franchement froide), et dépassé l’appréhension causée au premier abord par les « brames » de plusieurs dizaines d’otaries, vous pouvez plonger.
Les otaries, naturellement joueuses parait-il, et surtout très habituées à voir des humains, s’approchent sans crainte, voire même vous foncent littéralement dessus si vraiment vous avez de la chance…. Il suffit de se rappeler que, en dépit de ses grosses moustaches et de ses non moins grosses dents, c’est un animal pacifique qui se nourrit exclusivement de poissons, et tout ira bien !!
Compte tenu de la durée de la ballade, et du petit nombre de bateaux en circulation (1 à 2 par restaurant), il vaut mieux arriver tôt pour être sur de partir. Il y a à peu près 2 départs par jour, vers 9/10 h et 13/14 h.
L’île ne possède aucunes infrastructures, mais elle offre cependant de nombreuses possibilités, outre le traditionnel tour en bateau : plongée, snorkeling dans les criques, kayaking (à amener de la cote), trekking uniquement sur les sentiers autorisés et même camping « sauvage » (là encore seulement sur les sites autorisés). Il faut alors demander au préalable l’autorisation à la CONANP et être prêts à accepter quelques contraintes : interdiction de faire du feu, obligation de ramener tous ses déchets sur le continent, y compris ceux bio-degradables, etc…
Combien ça coûte ?
En partageant une lancha, compter entre 300 et 400 pesos par personne. Soit, en négociant un peu, 1 300 pesos pour 2 adultes et 2 enfants, déjeuner compris.
CONANP
www.conanp.gob.mx
Tel à la Paz: (612) 1284170
Fax: (612) 1284171
lapaz@conanp.gob.mxPage Internet sur l’île :
http://islasgc.conanp.gob.mx/CIESBCS.htmlLa Palapa Azul
Tel: (612) 1224427
(612) 1221801
(612) 1264554
palapaazul@hotmail.com
http://www.angelfire.com/nb/palapaazul/espiritusanto.htm