Le nombre de papillons monarques d’Amérique du Nord, qui migrent du Canada vers le Mexique, a diminué de 59%, se sont alarmés des experts qui mettent en cause pesticides et réchauffement climatique.
Ces papillons effectuent chaque automne un périple de 4000 km depuis le Canada et les États-Unis jusqu’à l’ouest du Mexique, avant de faire le chemin inverse.
«Pendant la deuxième moitié de décembre 2023», les monarques «ont occupé un total de 0,9 hectare de forêt, ce qui représente une diminution de 59,3% par rapport à la superficie de 2,21 hectares lors de la saison 2022-2023», selon le rapport annuel de la Commission nationale des aires naturelles protégées (Conanp) présenté mercredi à Mexico.
«Le changement climatique y est pour beaucoup», a souligné Gloria Fermina Taverna Alonso, directrice générale de la conservation de la Conanp. «La sécheresse et les températures élevées dans les sites de reproduction, le long de la route migratoire, dans les habitats de reproduction et les zones d’hibernation ont modifié les conditions permettant de maintenir le phénomène migratoire dans les conditions que nous connaissions».
L’utilisation de pesticides pour l’agriculture est aussi pointée du doigt dans la mise en danger des papillons monarques.
Les mesures de protection des papillons monarques demandent une coordination des trois pays qu’ils traversent, ont insisté des experts américains et canadiens présents lors de cette conférence de presse organisée au ministère de l’Environnement et des Ressources naturelles mexicain.
«Nous disposons d’un grand nombre de connaissances et d’éléments probants pour entreprendre des actions de conservation et commencer à inverser le déclin des monarques», a déclaré Gregory Mitchell, chercheur au Environment and Climate Change Canada.
«En travaillant tous ensemble, nous pouvons y parvenir», a-t-il ajouté, malgré des chiffres «qui font froid dans le dos».
En 2020, un activiste environnemental et dirigeant d’un sanctuaire de papillons monarques, Homero Gomez, avait été assassiné après avoir dénoncé l’exploitation forestière illégale de ces zones protégées.
Source – Agences