Sel, lithium, pétrole… Pourquoi le Mexique nationalise à tout-va !

À quelques mois de la fin de son mandat, le président mexicain López Obrador continue à renforcer le rôle de l’État dans la gestion des ressources du pays.

Samedi dernier, c’était au tour du sel. De passage dans la région de Basse-Californie du Sud, le président mexicain officialisait le rachat à 100 % par l’État de l’entreprise locale Essa. Détenue à 49 % par le groupe japonais Mitsubishi, Essa contrôlait la plus grande mine de sel au monde, intrant essentiel aux secteurs industriels pharmaceutique, chimique, textile, ou encore au BTP. 

Une nationalisation qui répondrait à la volonté du gouvernement d’Andrés Manuel López Obrador (Amlo) de « garder dans le pays les bénéfices générés par nos ressources naturelles » et de les utiliser « pour le bien-être du peuple mexicain », selon les mots de la ministre de l’Économie, Raquel Buenrostro Sánchez.

Très critique du modèle néolibéral « privatisateur » suivi par ses prédécesseurs, le président Obrador a, depuis le début de son mandat (décembre 2018), tenté de reprendre le contrôle sur les immenses ressources du pays tout en redonnant à l’État un rôle moteur dans l’économie de la seconde puissance latino-américaine.

Parmi celles-ci, les ressources énergétiques figurent au premier plan. Le pétrole, tout d’abord, avec l’entreprise nationale Pemex, en voie de privatisation depuis 2013. Amlo fait tout pour redresser l’ancien fleuron de l’économie et ramener dans le giron de l’État ce symbole de la souveraineté nationale. Idem pour CFE, la grande compagnie nationale d’électricité, dont le démantèlement a été freiné malgré les protestations émanant des lobbys industriels et financiers nord-américains.

Il y a tout juste un an, le premier président de gauche de l’histoire moderne du Mexique signait un « décret de nationalisation du lithium » afin que ce minéral stratégique « ne puisse pas être exploité par les étrangers, qu’ils soient russes, chinois ou américains ». Quelques mois plus tard, c’est une usine de production d’hydrogène contrôlée depuis 2018 par le groupe français Air liquide qui était nationalisée, à Tula (État d’Hidalgo), afin de promouvoir « la souveraineté énergétique » du pays.

Dernière acquisition en date : il y a tout juste quarante-huit heures. Le projet était annoncé depuis l’année dernière, il s’est enfin concrétisé ce mardi. Lors d’une cérémonie retransmise en direct sur les réseaux sociaux, depuis la ville de Tamazunchale, État de San Luis Potosí (Centre-Nord), Obrador a célébré face caméra « le retour dans le secteur public » de treize centrales électriques jusqu’alors contrôlées par la multinationale espagnole Iberdrola.

Coût de l’opération : plus de 6 milliards de dollars. Une mesure qui devrait permettre de « fournir à tous les consommateurs de l’électricité bon marché et sans but lucratif », tout en faisant bondir la part de CFE dans la production électrique nationale de 39 à 56 %. D’ici à la fin de son mandat, qui se terminera en octobre prochain, Amlo promet encore de ramener ce taux à 65 %.

Source -Agences

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