Suite á l’annulation de l’élection d’Eléonore Caroit comme députée des Français d’Amérique centrale, du Sud et des Caraïbes, on connaît enfin la date des partielles qui en découlent. Un article de notre partenaire presse : https://lesfrancais.press/
Ainsi, c’est le samedi 01 avril 2023 pour les Amériques et le dimanche 02 avril 2023 pour les deux autres régions concernées, que le premier tour des ces élections législatives partielles sera organisé. Les candidatures pour les élections des députés des Français établis hors de France seront déposées auprès du ministère de l’Intérieur à compter du lundi 6 mars 2023 jusqu’au vendredi 10 mars 2023 à 18 heures.
Vote à l’urne et en ligne
La principale inconnue était le maintien ou non du vote en ligne ! Selon la circulaire, à laquelle nous avons pu avoir accès, la possibilité de participer via internet sera maintenue. Un soulagement pour les candidats qui craignaient que cette option soit abandonnée face aux problèmes techniques.
Ecueils, qui selon nos informations issues d’une source chez le prestataire, ne sont toujours pas totalement réglés, mais les équipes sont confiantes, suite aux échanges de ce début de semaine avec les opérateurs locaux pour que les dispositions prises pour garantir la sincérité du vote soient bien activées et disponibles pour tous.
Pour rappel, c’est l’impossibilité de recevoir des SMS chez certains opérateurs de certains pays (ici l’Algérie et l’Argentine) qui a entraîné l’annulation des élections d’Eléonore Caroit et de Karim Ben Cheïkh.
Les électeurs français résidant à l’étranger auront la possibilité de voter par internet. Attention, les dates de vote sont différentes : du 24 au 29 mars 2023 pour le premier tour et du 7 au 12 avril 2023 pour le second tour.
Taux de participation
Car l’enjeu de la légitimité sera fort pour ces partielles. En France, ce type d’élections, en dehors d’un tempo national, est peu suivi et les taux de participation y sont très faibles. Alors hors de France, où le taux de participation global lors des élections législatives de 2022 n’était que de 24%, les inquiétudes sont grandes quant à l’adhésion des populations concernées au scrutin.
Le maintien du vote en ligne est donc accueilli avec soulagement par les candidats. Cependant, cela n’a pas empêché les consulats de réfléchir aux possibilités d’ouvrir ou de rouvrir des bureaux de vote dans les circonscriptions concernées.
L’autre problématique avec laquelle a dû composer l’administration, c’est la proximité avec les fêtes religieuses. Si pour la Pâque juive (du 06 au 13/04) ou chrétienne (09/04), les élections se faufilent entre les dates, par contre pour la circonscription de Karim Ben Cheïkh, les contraintes constitutionnelles liées à l’organisation d’une partielle n’ont pas laissé le choix à l’administration, les 2 tours tombent en plein Ramadan (23/03 au 20/04), le premier tour étant même au coeur de la période de vacances annuelles des pays musulmans.
Qui sont les candidats ?
Maintenant que les modalités sont connues, les candidats sortent du bois. En Amérique du Sud, les couteaux s’aiguisent aussi. Face à elle, Eléonore Caroit, qui dispose de la nationalité d’un des pays de la circonscription, devra affronter pour la NUPES Christian Rodriguez (directeur des relations internationales de LFI et binational chilien) et Bertrand Dupont pour Les Républicains. En sus, chacun des concurrents de la candidate du parti présidentiel dispose d’un large réseau sur place via leur parcours ou leurs fonctions actuelles (Bertrand Dupont est président de l’UFE au Brésil).
Dans quelques jours, les candidatures devront être déposés, nous irons tout au long des semaines à venir à leur rencontre.
Un article de notre partenaire LesFrançais.Press
Article du 20 janvier 2023 – Annulation des élections de 2 députés des Français de l’étranger dont l’Amérique Latine !
Ce 20 janvier 2023, le Conseil Constitutionnel a procédé à l’annulation des élections de la députée des Français d’Amérique Latine (IIème circonscription) Eléonore Caroit (Renaissance) et du député des Français du Maghreb, d’Afrique du Nord et de l’Ouest (IXème circonscription) Karim Ben Cheïkh (Génération.s/ NUPES).
Un article de notre partenaire LesFrançais.Press
Au-delà des conséquences pratiques d’une telle décision, le Conseil Constitutionnel par sa décision remet en cause le principe même du vote par internet.
Les bugs de l’administration
Souvenez-vous, nous étions le 27 mai à midi, les bureaux de vote en ligne ouvraient, et pourtant de nombreux Français de l’étranger n’avaient toujours pas reçu leurs identifiants ou les avaient reçus en double (avec deux identifiants et deux mots de passe différents).
La raison ? l’administration consulaire devait transmettre à la société chargée de l’organisation du vote et de la transmission des éléments les adresses email, et dans ce cas les numéros de téléphone, des citoyens inscrits au 31 mars 2022 sur les listes électorales consulaires. Mais suite à une erreur de l’équipe de fonctionnaires sous la responsabilité de Laurence Haguenauer, la directrice des affaires consulaires et des Français de l’étranger, c’est un autre fichier qui a été transmis.
Ainsi le Conseil Constitutionnel, dans son arrêt, « a constaté que, à l’ouverture de la période de vote, seuls 11 % des messages téléphoniques contenant les mots de passe prévus par l’article R. 176-3-9 du code électoral pour l’organisation du vote électronique et adressés aux électeurs inscrits sur les listes électorales consulaires en Argentine avaient été effectivement délivrés aux électeurs. Ce taux n’a atteint que 38 % à l’issue du premier tour, selon le procès-verbal du bureau de vote électronique relatif au second tour.«
Pour la plus haute instance de notre pays, « ce dysfonctionnement a néanmoins été de nature, eu égard aux caractéristiques de la circonscription, à empêcher plusieurs milliers d’électeurs de prendre part au vote au premier tour. Alors même qu’elle n’est aucunement imputable ni à la candidate élue ni aux autres candidats, cette circonstance doit être regardée, compte tenu de l’écart des voix entre les candidats, comme ayant porté atteinte à la sincérité du scrutin.« . L’erreur de l’administration est donc clairement la cause de l’annulation, les conséquences de celle-ci remettant en cause les résultats de l’élection.
Jean-Baptiste Lemoyne, alors ministre des Français de l’étranger, avait pourtant promis, quelques semaines avec la tenue du scrutin, suite à une défaillance similaire lors de l’élection présidentielle, une politique d’électrochocs afin de recadrer l’administration. Depuis, il n’est plus ministre…
Deux nouvelles élections
Si la maîtrise du vote en ligne par l’administration a posé problème en 2022, ça ne sera pas le cas pour ces partielles en 2023. Car la même équipe de fonctionnaires, qui avait négocié le contrat avec le prestataire, n’a tout simplement pas prévu le cas d’organisation d’élections partielles comme c’est aujourd’hui le cas dans deux circonscriptions, peut-être 3, un avis du Conseil Constitutionnel sur l’élection de Meyer Habib en Méditerranée de l’Est étant attendu dans les prochains jours.
En sus, il est impossible de relancer un marché public, les élections partielles devant se tenir dans les trois mois. Ainsi, les Français de ces circonscriptions n’auront qu’une seule possibilité pour s’exprimer : se déplacer à l’urne voire donner une procuration à quelqu’un qui ira au bureau de vote. Une bien mauvaise nouvelle pour la participation, déjà plus faible chez les Français de l’étranger et encore plus, comme partout ailleurs en France, lors de partielles.
De nombreux candidats déjà sur les rangs
En Amérique Latine
Mme Eléonore Caroit a évidemment réagi à cette décision qu’elle juge « surprenante ».
« Je suis surprise d’autant que comme le souligne le Conseil Constitutionnel il n’y aucune irrégularité de ma part ou de mes équipes. Je serai naturellement candidate à cette élection.« Eléonore Caroit, députée sortante et candidat sur la deuxième circonscription des Français de l’étranger
Mais Eléonore Caroit reste confiance malgré la faible participation qui s’annonce et qui dessert forcément le représentant du pouvoir en place. Cependant, elle a de nombreux atouts dans sa manche, comme son passeport dominicain et son sens du contact.
« Je me sens impliqué du fait de ma double nationalité, j’entends continuer le travail accompli pour les Français d’Amérique centrale, du sud et des Caraïbes. En 6 mois, j’ai visité une dizaine de pays et j’ai porté assistance à une centaine de personnes sur leurs dossiers personnels comme la retraite. »Eléonore Caroit, députée sortante et candidat sur la deuxième circonscription des Français de l’étranger
En face, parmi les candidats déclarés, il y a Bertrand Dupont, le président des Bretons du Brésil et de l’UFE de Sao Paulo, qui représentera les LR dans la deuxième circonscription soit l’Amérique centrale et du Sud. Pour ce dernier, cette décision n’est pas une surprise.
« La décision du Conseil Constitutionnel confirme ce que j’avais dénoncé lors de l’élection. Les dysfonctionnements du vote internet entre autres. »Bertrand Dupont, élu consulaire et candidat sur la deuxième circonscription des Français de l’étranger
On devrait aussi retrouver évidemment Christian Rodriguez, le candidat à l’origine de l’action au Conseil Constitutionnel. Ce proche de Jean-Luc Mélenchon, originaire du continent, avait été victime, en sus du vote électronique, d’un défaut de mise à disposition de ses bulletins de vote dans de nombreux bureaux.
« C’était logique. Je crois profondément au processus démocratique. Je n’imaginais pas que le Conseil Constitutionnel puisse laisser passer ça. »Christian Rodriguez, directeur des relations internationales de LFI et candidat sur la deuxième circonscription des Français de l’étranger
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