Au Chiapas, le zapatisme attire les « touristes révolutionnaires » !

Le mouvement anticapitaliste et indigène des zapatistes est une légende pour les gauches du monde entier. Son aura attire chaque année des centaines de personnes au Chiapas, avec de bons et de mauvais côtés pour la vie locale. 

San Cristóbal de Las Casas (Chiapas, Mexique), reportage

De la main, il dessine la croix en entrant. « C’est arrivé ici. » Il y a 21 ans, 45 personnes furent massacrées dans cette minuscule église d’Acteal, un village indigène perdu dans les montagnes du Chiapas, dans le sud du Mexique. Juan [*] y a perdu sa sœur. Dehors, Aline, une jeune Allemande, lit paisiblement dans le coin dédié aux observateurs internationaux. Sa simple présence rassure la communauté, qui fait appel à ces observateurs à chaque regain de tension.

Comme Aline, ils sont nombreux à s’engager chaque année aux côtés des indigènes, dans cette région où les violations des droits de l’homme sont fréquentes. Et le Chiapas n’est jamais à court de volontaires. La raison tient en quatre lettres : EZLN, l’Armée zapatiste de libération nationale (Ejército Zapatista de Liberación Nacional). Depuis 1994, cette insurrection indigène altermondialiste fascine les gauches du monde entier. Elle exerce une puissante force d’attraction pour des centaines de personnes qui convergent chaque année vers San Cristóbal de Las Casas, ville principale des montagnes du Chiapas.

Le 1er décembre 1994, l’EZLN surgit des forêts montagnardes et prend San Cristóbal par les armes. Le groupe entre en rébellion à la fois contre le gouvernement local de l’État du Chiapas et celui fédéral du Mexique pour demander le respect des droits et de la dignité des indigènes. L’action est lancée le jour de l’entrée en vigueur de l’Accord de libre-échange nord-américain (Alena) comme une marque de rejet du néolibéralisme et du capitalisme. Rapidement, les zapatistes ont obtenu l’autonomie de plusieurs municipalités, qui sont aujourd’hui autogérées et regroupées en cinq caracoles.

Processus de décision horizontaux, participations citoyenne de tous ceux qui le souhaitent, loi mettant les femmes au même niveau que les hommes, non-utilisation des armes… les zapatistes tentent de mettre en application nombre des idéaux politiques des mouvements progressistes socialisants du monde entier. Sans paraître avoir connu de dérive majeure depuis plus de 24 ans : les « guérilleros » zapatistes, visage couvert d’un passe-montagne noir et mitraillette à la main, sont devenus des symboles dans le monde entier.

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