Le tremblement de terre vendredi a frappé une région couverte par une « obligation catastrophe ». Mais sa magnitude était inférieure au seuil de déclenchement.
L’exercice peut paraître cruel. Frappé à nouveau par un tremblement de terre en fin de semaine dernière, le Mexique ne pourra pas bénéficier des indemnités prévues par l’obligation catastrophe émise à son bénéfice par la Banque mondiale. L’institution avait en effet placé, début février, un « cat bonds » couvrant quatre pays d’Amérique Latine , dont le Mexique, contre les tremblements de terre.
Créés à l’origine par les assureurs souhaitant faire appel aux marchés pour couvrir leur propre risque , en complément des réassureurs classiques, les « cat bonds » sont des titres de dettes qui fonctionnent comme un contrat d’assurance. La Banque mondiale a repris ces instruments à son compte pour couvrir des pays émergents ou en développement contre des risques de catastrophe naturelle ou sanitaire . Pour faire simple, si aucun évènement n’intervient pendant la durée de vie de l’obligation, les investisseurs sont remboursés. Mais, en cas de séisme ou de tornade, ils peuvent perdre intégralement leur capital, au profit du bénéficiaire.
L’épicentre se situe dans une zone couverte
Les conditions de l’indemnisation sont sérieusement encadrées. Des zones géographiques (« boîtes ») ont ici été précisément définies. L’Etat d’Oaxaca, où se situe l’épicentre du séisme de vendredi, était couvert. Problème : le tremblement de terre n’a pas été « assez » violent. Selon le site spécialisé Artemis.bm, il aurait fallu que le tremblement de terre affiche une magnitude de 7.8. Or celle-ci n’était que de 7.2. Le versement des 260 millions de dollars prévus par l’obligation catastrophe ne sera donc pas déclenché.
Les dégâts matériels étant assez réduits, cela ne devrait pas trop prêter à conséquence pour Mexico. Pour les investisseurs, c’est un soulagement. Ils n’ont en effet pas encore touché un premier versement d’intérêt sur ce « cat bond ». Et ils ont en mémoire le précédent tremblement de terre mexicain, du 10 septembre dernier. Ils avaient perdu 150 millions de dollars , quelques semaines seulement après avoir investi dans une obligation catastrophe qui protégeait le Mexique. Selon les estimations, un séisme d’une telle vigueur n’a lieu que tous les 20 ou 30 ans.
Article du 12 octobre 2018 – Catbonds – Le Mexique va toucher 150 millions de USD !
Après les tremblements de terre du 19 septembre, le Mexique a demandé l’indemnisation de 150 millions de dollars prévue par ses « cat bonds ». Un outil créé par les assureurs pour transférer une partie de leurs risques au marché.
Les marchés financiers vont directement participer à la reconstruction du Mexique. Le pays d’Amérique centrale, frappé par deux tremblements de terre le 19 septembre dernier, va en effet recevoir 150 millions de dollars. Il ne s’agit pas d’une obole, mais de l’indemnisation prévue par le catastrophe bond monté par la Banque mondiale en août dernier au profit du pays.
«Cat bonds »
Ces « obligations catastrophes » ou « cat bonds » sont des titres de dettes qui fonctionnent comme un contrat d’assurance. Pour faire simple, si aucune catastrophe n’intervient pendant la durée de vie de l’obligation, les investisseurs sont remboursés. Mais en cas de séisme ou de tornade, ils peuvent perdre intégralement leur capital, au profit du bénéficiaire.
Pour la Banque mondiale, qui agit par le biais de la Banque internationale de reconstruction et de développement, c’est une façon de venir en aide à un pays sans avoir à débourser elle-même l’intégralité des fonds. Elle se contente de payer une prime de risque. Sur le même modèle, elle a structuré il y a quelques mois des « pandemic bonds » , qui déclencheront un financement en cas de retour d’une épidémie majeure en Afrique.
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Article du 5 août 2017 – Mexique: 360M$ d’obligations catastrophes !
La banque mondiale (BM) a émis vendredi pour 360 millions de dollars d’obligations catastrophes au bénéfice du Mexique afin de le couvrir contre les conséquences financières liées aux séismes et cyclones tropicaux.
« Le Mexique est l’un des pays les plus vulnérables face aux catastrophes naturelles. Près d’un tiers de sa population vit dans des zones exposées aux ouragans, tempêtes, inondations, séismes et éruptions volcaniques », souligne l’institution dans un communiqué.
« Sur le plan économique, cela se traduit par 71% du PIB du pays considérés comme à risque en raison de deux, ou plus catastrophes » potentielles, explique-t-il. Les obligations, émises vendredi, se font par le biais de trois différentes structures permettant de fournir une couverture pour trois types de désastres: séismes, cyclones tropicaux atlantiques et cyclones tropicaux pacifiques. Les obligations catastrophes (Cat Bonds en anglais, Cat pour catastrophes, Bonds pour obligations) sont des titres permettant de transférer une partie des risques encourus par un pays ou un assureur aux investisseurs, ce qui limite ses pertes en cas de catastrophes naturelles.
Ces « Cat Bonds » rapportent un intérêt plus élevé que les obligations traditionnelles et sont décorrelées des marchés financiers traditionnels, puisque ce n’est pas la situation économique qui détermine le risque de perdre sa mise ou pas, mais la nature. Le Mexique a été le premier pays à lancer des obligations catastrophes contre les risques de séisme en 2006, rappelle la banque mondiale. Elle en a émis d’autres en 2009 et 2012 par le biais du programme de la BM, dit MultiCat Program. Ce programme a été créé en 2004 pour accompagner les pays dans l’émission d’obligations catastrophes.
Source – Afp