« L’Agence pour l’enseignement français à l’étranger [AEFE], colonne vertébrale de notre offre d’enseignement dans le monde, disposera de 25 millions d’euros supplémentaires dès 2020″, a déclaré le ministre lors de la conférence des ambassadeurs de France organisée chaque année à Paris.
Parallèlement, « nous allons accroître le nombre de professeurs », avec 1 000 enseignants titulaires supplémentaires détachés à l’étranger dans les prochaines années », a-t-il confirmé. Enfin, « le niveau de participation des familles aux frais de scolarité qui avait dû être augmenté en 2017 reviendra à son niveau de 2016 », a-t-il promis.
Dans le cadre des mesures d’austérité annoncées en 2017, le budget de l’AEFE avait été réduit de plus de 8%, pour le ramener à 354,5 millions d’euros en 2017, ce qui avait suscité plusieurs mouvements de grève.
Mais le gouvernement avait promis à l’AEFE qu’elle retrouverait en 2019 son budget d’avant les coupes. Dans son discours sur la Francophonie du 20 mars 2018, le président Emmanuel Macron avait annoncé son intention de « doubler le nombre d’élèves accueillis » dans les quelque 500 lycées français à l’étranger, d’ici à 2030.
« Il n’y a plus de ‘soft power' »
Dans un rapport diffusé en 2018, la Commission des finances du Sénat avait estimé cet objectif « pas réaliste » à budget constant, évaluant à 14% depuis 2012 la baisse des crédits publics consacrés à l’AEFE, alors que les charges ont augmenté de 19,5% entre 2012 et 2017, en raison d’une hausse du nombre des élèves (+11,4% depuis 2012) et des dépenses de personnel (+15,5%).
Les établissements enseignant le français à l’étranger, communément appelés « lycées français », accueillent près de 350 000 jeunes, dont 60% ne sont pas français. Les lycées de l’étranger ne sont pas seulement des établissements pour les quelque deux millions d’expatriés français mais bien plus un outil de rayonnement culturel, linguistique, voire diplomatique.
« Nous devons consolider nos instruments de diplomatie d’influence », a fait valoir jeudi M. Le Drian pour justifier cet investissement. « Il n’y a plus aujourd’hui de ‘soft power’. On est partout, si vous permettez l’expression, dans le ‘hard' », a-t-il développé. « J’en suis de plus en plus convaincu: la culture, l’information et le développement sont bien les nouveaux attributs de la puissance ».
Source – Agences