Au cours des trois dernières semaines, près de 17 millions de nouvelles inscriptions aux allocations chômage ont été effectuées. Cela représente plus de 10% de la population active américaine. L’administration Trump va envoyer à chaque ménage américain un chèque pouvant aller jusqu’à 1.200 dollars.
Un chiffre qu’il faut comparer au taux de chômage de 3,5% en février, avant que l’économie américaine ne soit touchée de plein fouet par la propagation rapide de l’épidémie de coronavirus.
Le chômage poursuit son envolée aux Etats-Unis. La semaine dernière, 6,6 millions de nouvelles demandes d’allocations chômage ont été déposées. C’est quasiment autant que la semaine précédente, qui avait constitué un record historique. Et c’est aussi supérieur aux prédictions des économistes, qui misaient en moyenne sur un peu plus de 5 millions d’inscriptions hebdomadaires.
Face à ce ralentissement sans précédent, la Réserve fédérale continue de se montrer très active. Jeudi, elle a annoncé de nouvelles mesures de soutien à l’économie: jusqu’à 2.300 milliards de dollars de prêts aux entreprises, aux ménages et aux municipalités. La banque centrale américaine va notamment prêter entre un et 25 millions de dollars aux sociétés employant moins de 10.000 salariés, et « qui affichaient une bonne santé financière avant la crise ».
Un taux de chômage de 32% ?
Ce nouvel dispositif s’ajoute à celui déjà voté par le Congrès dans le cadre de son plan de relance de 2.000 milliards de dollars. Celui-ci inclut en effet 367 milliards de dollars de prêts pour les petites entreprises. Ces prêts n’auront pas à être remboursés si le bénéficiaire ne licencie pas ses salariés pendant la période de crise. Des négociations entre la Maison blanche et les parlementaires démocrates et républicains sont, par ailleurs, en cours pour augmenter cette enveloppe.
Le bond spectaculaire du nombre de demandeurs d’emplois s’explique surtout par la multiplication des mesures de confinement et de fermeture des commerces non essentiels dans de nombreux Etats. Et par l’absence de dispositif de chômage partiel dans la législation américaine. Les employés des restaurants ou des usines fermés, par exemple, ont donc perdu leur travail ou été placés en congés sans solde. Pour être indemnisés, ils doivent s’inscrire aux allocations chômage.
Depuis plusieurs semaines, les économistes cherchent à quantifier l’impact à court terme de la crise actuelle. Et leurs avis divergents fortement. JPMorgan tablent, par exemple, sur un taux de chômage de 8,5% au plus fort de la crise, quand Goldman Sachs prédit un taux maximal de 15%. La Réserve fédérale de Saint-Louis est encore plus pessimiste: elle redoute 47 millions d’emplois supprimés aux Etats-Unis, ce qui se traduira par un taux de chômage de 32%.
La question est de savoir quel pourcentage de ces suppressions de postes ne seront que temporaires: pour rouvrir ses portes dans quelques semaines, un restaurant devra réembaucher. Mais comme les pays européens, les Etats-Unis pourraient aussi connaître une contraction marquée de leur activité. Les économistes de Goldman Sachs, parmi les plus pessimistes, anticipent que le PIB américain pourrait se contracter de 34% au deuxième trimestre en rythme annualisé. De quoi menacer la survie de nombreuses entreprises, même avec le soutien de l’Etat.
Des chèques à chaque Américain pour relancer l’économie
Dans le cadre d’un plan de relance de l’économie américaine, durement touchée par l’épidémie de Covid-19, l’administration Trump va envoyer à chaque ménage américain un chèque pouvant aller jusqu’à 1.200 dollars.
Mi-mars, le secrétariat au trésor annonçait que chaque Américain recevrait un chèque de la part de l’État, afin de relancer la consommation et donc l’économie : 1.200 dollars pour ceux qui gagnent moins de 75.000 dollars par an, 2.400 pour les couples mariés gagnant moins de 150.000 par an, auxquels s’ajoutent 500 dollars par enfant.
« Les Américains qui ont donné leurs coordonnées bancaires à l’IRS (le fisc américain) recevront leurs fonds dans les deux semaines », assurait le 2 avril le secrétaire d’État au Trésor, Steven Mnuchin.
Mais dans les faits, ces transferts de fond se révèlent plus compliqués que prévu, notamment pour les nombreux Américains qui n’ont pas transmis leurs coordonnées bancaires au fisc. Pour ceux là, la distribution d’argent pourrait bien être repoussée à septembre, a annoncé le Washington Post.
Cette distribution d’argent, surnommée « monnaie helicoptère », comme si l’État larguait des billets à la population, doit permettre à l’économie américaine de faire face à la pandémie de Covid-19, dans le cadre d’un plan de relance monétaire de 2.000 milliards de dollars, décidé par l’administration Trump et validé par le Sénat.
Source – Agences