Quelque 5000 agriculteurs mexicains ont manifesté mardi à Mexico à l’appel de petits syndicats de gauche contre le traité de libre-échange Mexique, États-Unis et Canada (ALENA), dont la renégociation débutera la semaine prochaine.
«Cela n’a aucun sens de discuter avec les États-Unis. Ce traité a causé du préjudice à la nation, du préjudice au Mexique et surtout du préjudice des agriculteurs», a assuré le dirigeant d’un syndicat agricole, Federico Ovalle.
«Nous ne sommes même pas d’accord avec une discussion de ce traité, nous demandons au contraire que le Mexique sorte de l’ALENA», a-t-il ajouté.
Les trois pays-membres de cet accord de libre-échange, en vigueur depuis 1994, commenceront à le renégocier le 16 août à Washington, principalement à la demande du président américain Donald Trump, qui le considère comme injuste envers les travailleurs de son pays.
Néanmoins, les ministres de l’Agriculture du Mexique et des États-Unis ont été d’accord, lors d’une réunion il y a deux semaines, pour considérer ce secteur comme un «exemple» des bénéfices apportés par le libre-échange et l’intégration entre les trois pays.
Federico Ovalle, dirigeant de la Centrale indépendante d’ouvriers agricoles et paysans, a quant à lui estimé que l’agriculture mexicaine avait perdu six millions d’emplois et que des milliers d’hectares ont cessé d’être cultivés.
«L’ALENA est ce qui nous a le plus lessivés, il bénéficie seulement aux grandes entreprises», confiait mardi à l’AFP un manifestant, Melesio Cruz, agriculteur de l’État de Hidalgo (centre). «Les années passent et le prix de notre maïs ne monte pas».
«C’est grave, la façon dont nous voyons comment on renégocie avec les États-Unis. Nous craignons que le gouvernement mexicain finisse pas se plier aux désirs de Trump», a déclaré lors de la rencontre Francisco Yauses, du syndicat Mouvement social pour la terre.
Les manifestants ont défilé jusqu’à la place centrale de Mexico, sans incident.
L’ALENA est un accord vital pour l’économie mexicaine, lui permettant de vendre aux États-Unis, libres de taxes, une vaste gamme de produits, principalement manufacturiers et agricoles. Son voisin du nord est son principal partenaire commercial, 80% des exportations mexicaines lui étant destinées.
Source – Agences