Face à l’ire des habitants qui a dégénéré en violences, le président mexicain Enrique Peña Nieto a tenu mercredi 4 janvier à justifier la hausse brutale du prix de l’essence – elle a augmenté de 20,1 % et le diesel de 16,5 % depuis le début de l’année.
« Je comprends la gêne et la colère ressenties dans la population en général (…) mais ne pas le faire, et c’est là que je demande de la compréhension (…), aurait provoqué des effets encore plus douloureux », a-t-il assuré dans un discours devant la presse.
Selon lui, cette forte hausse n’est pas liée aux réformes énergétique et fiscale lancées dans le pays, mais aux fluctuations des « prix internationaux » du pétrole. C’est une « mesure responsable » pour préserver la stabilité de l’économie du pays, a-t-il plaidé. A partir du 18 février, le prix plafond fixé par le gouvernement sera réajusté tous les jours.
Pemex met en garde les manifestants
Les protestations se multiplient depuis le 1er janvier au Mexique après cette hausse, avec des manifestations dans les rues de Mexico et de plusieurs villes ainsi que des blocages de routes et de stations-service. Certains de ces rassemblements ont dégénéré en violence, avec notamment le saccage d’un supermarché pour lequel 46 personnes ont été arrêtées.
Plusieurs stations ne distribuaient pas de carburant ou le faisaient de façon intermittente mercredi en raison des manifestations. Pemex, la compagnie pétrolière d’Etat, a annoncé que la fourniture d’essence et de diesel serait « très affectée » en cas de poursuite des blocages.
Petróleos Mexicanos (Pemex), la compagnie pétrolière d’Etat mexicaine, a annoncé mardi 3 janvier que la fourniture d’essence et de diesel serait très affectée en cas de poursuite des blocages et des agressions consécutifs à la hausse des prix des carburants. Parallèlement, la police fédérale a déclaré avoir déployé des effectifs supplémentaires pour mettre fin aux barrages des routes et aux autres formes de protestation.
Pemex a enjoint mardi aux organisations citoyennes et politiques qui appellent à des actions de protestation d’y mettre fin – des stations-service sont bloquées et des employés des oléoducs ont été agressés.
Si ces manifestations se poursuivaient, « la fourniture d’essence et de diesel à la population serait sérieusement affectée », car Pemex ne mettra pas « en danger la sécurité de ses travailleurs », a averti la compagnie, qui a également appelé les autorités à « intervenir ».
Selon la Commission nationale de sécurité, la police fédérale « a renforcé sa présence en divers points du pays, afin de répondre aux besoins de la population affectée par les interruptions de la circulation » entraînées par les manifestations sur les routes.
Des policiers ont ainsi été déployés en divers points de dix-sept autoroutes mexicaines sur lesquelles la circulation a été perturbée par des blocages aux péages, ainsi que près d’une raffinerie et d’une station-service de l’Etat de Tamaulipas, dans le nord-est du pays.
Article du 2 janvier 2017 – Manifestations contre la hausse du prix des carburants !
Des centaines de Mexicains ont manifesté dimanche à Mexico contre le president Enrique Pena Nieto. En cause : la hausse programmée des prix des carburants à compter du 1er janvier.
Les protestations se multiplient depuis le 1er janvier au Mexique après la hausse de 20% du prix de l’essence, une mesure « impopulaire » a reconnu lundi le gouvernement qui compte néanmoins la maintenir dans le cadre de la dérégulation du secteur de l’énergie.
Manifestations dans les rues de Mexico et de plusieurs villes dimanche, blocages de routes et de stations-service lundi : la colère des usagers montait dans ce pays producteur de pétrole mais qui importe majoritairement le carburant de l’étranger faute de raffineries suffisantes.
Une hausse consécutive à la libéralisation du marché de l‘énergie prévue initialement pour 2018 mais que le gouvernement a décidé d’anticiper avec un an d’avance.
“Oui, le prix de l’essence est un problème”, explique Guillermo Martinez, un manifestant. “Mais ce n’est pas tant à cause du prix qui augmente. Le problème, c’est que cela fait plus de trente ans qu’ils n’ont pas construit de raffineries et qu’ils volent des rentrées fiscales. Cela nous conduit à importer de l’essence.”
« Non (nous ne reviendrons pas sur la hausse), d’ailleurs, les mesures sont déjà entrées en vigueur hier. L’augmentation n’est pas due à un ajustement fiscal, mais à une révision des coûts par rapport aux prix internationaux du pétrole », a déclaré à la presse Miguel Messmacher, le sous-secrétaire d’Etat en charge des Finances.
Le prix de l’essence a augmenté de 20,1% et celui du diesel de 16,5%. A partir du 18 février, le prix plafond fixé par le gouvernement sera réajusté tous les jours.
Il s’agit là de la première étape de l’ouverture au privé du marché des carburants et de la libéralisation des prix initialement prévue pour 2018 mais que le gouvernement mexicain a choisi de mettre en place un an plus tôt.
« Cela provoque du mécontentement, c’est très clair et compréhensible (…), nous devons expliquer pourquoi nous faisons cela. Nous sommes conscients que c’est une mesure impopulaire », a reconnu M. Messmacher.
Article du 30 décembre 2016 – Gazolinazo – Le prix de l’essence va augmenter de 20% au Mexique !
Le prix de l’essence augmentera de 20,1% et celui du diesel de 16,5%, a annoncé le ministre des Finances José Antonio Meade. A partir du 18 février, le prix plafond fixé par le gouvernement sera réajusté tous les jours.
Il s’agit là de la première étape de l’ouverture au privé du marché des carburants et de libéralisation des prix initialement prévue pour 2018 mais que le gouvernement mexicain a choisi de mettre en place un an plus tôt.
Ce processus de libéralisation va permettre « de passer d’un marché monopolistique à un marché concurrentiel », mettant ainsi fin au monopole de l’entreprise d’Etat Pemex, a indiqué Guillermo Garcia, président de la commission de régulation de l’énergie.
Après la fin mars, « l’offre et la demande détermineront le prix », explique le responsable de l’organisation des distributeurs-détaillants de pétrole, José Carlos Femat Romero.
La dérégulation débutera par les Etats de Basse-Californie et de Sonora (nord), avant d’être peu à peu étendue à l’ensemble du pays vers la fin de l’année 2017, a-t-il indiqué à l’AFP.
Ce changement est l’une des étapes de la réforme énergétique lancée par le président Enrique Peña Nieto, qui tente de redynamiser le secteur pétrolier, alors que les réserves sont en déclins et le carburant en majorité importé de l’étranger car le Mexique manque de raffineries.
Le chef de l’Etat a signé en août 2014 une réforme historique mettant fin à un monopole d’Etat de près de 80 ans dans ce secteur, ouvrant l’exploitation pétrolière au Mexique à des sociétés privées étrangères.
La compagnie nationale Pemex avait jusqu’alors le monopole de la vente et la distribution du carburant.
Beaucoup anticipent une hausse de l’inflation dans la foulée de la hausse des prix du carburant.
Cette réforme, combinée à la récente décision de la Réserve fédérale américaine d’augmenter son taux directeur, a incité la banque centrale mexicaine a remonter son taux directeur il y a deux semaines, pour la deuxième fois en un mois.
Source – Agences