Le Mexique réforme son système pénal ! C’est historique….

Le Mexique adopte un nouveau système de justice pénale désormais en vigueur sur tout le territoire. Alors que l’impunité bat des records, que les prisons sont surpeuplées et la corruption endémique, l’enjeu est de taille pour le gouvernement : regagner la confiance des Mexicains.

C’est une révolution, le système pénal mexicain n’avait pas été révisé depuis un siècle. Aujourd’hui au Mexique, plus de 90% des délits restent impunis. Les travaux ont commencé en 2008. Pour le président Enrique Peña Nieto, il était urgent d’aboutir.

« Avec le temps, le système pénal a clairement montré des signes d’épuisement. Et en particulier face à l’augmentation de la violence et de l’insécurité que nous avons connue dans les années 2000 », estime-t-il.

En effet, la lutte contre les cartels de la drogue lancée à cette époque a fait exploser les violences : enlèvements, disparitions, cas de torture, aveux forcés. La corruption fait aussi des ravages, et le texte s’y attaque en imposant des mesures de transparence. Mesures qui, selon la députée d’opposition Guadalupe Murcia, vont parfois trop loin.

« Le texte est si mal rédigé et si ambigu, qu’il peut obliger à peu près tout le monde à publier sa déclaration de patrimoine: cadres, maçons, fonctionnaires, stagiaires, n’importe quel adulte majeur ! », estime Guadalupe Murcia.

Mesure essentielle pour tous les justiciables : fini le vieux système pénal inquisitoire, où durant sa comparution, l’accusé restait confiné derrière des barreaux, sans même avoir de contact avec le juge. Désormais, le Mexique passe à un système accusatoire, où la procédure est orale et publique, alors que jusqu’à présent, les tribunaux travaillaient uniquement sur la base de déclarations écrites. Ce qui devrait permettre de réduire les abus, la corruption et l’impunité.

Formation des policiers

En plus, tout accusé bénéficiera de la présomption d’innocence. Dans la plupart des cas, il pourra préparer sa défense en liberté, la prison préventive devenant exceptionnelle. Elle n’est plus prévue qu’en cas de délits graves comme le trafic de drogue. Les prévenus ne resteront d’ailleurs pas plus de deux ans en prison, alors qu’aujourd’hui, ils peuvent y passer jusqu’à dix ans sans être jugés !

La lutte contre la corruption passe aussi par l’éducation : 300 000 fonctionnaires de la police et de la justice ont été formés à l’application de la réforme. Le Mexique aura encore besoin d’une décennie pour mettre en place ce nouveau modèle pénal. Un modèle qui court des risques, en raison notamment du manque de préparation des policiers, trop souvent corrompus ou enclins à recueillir des confessions par la torture. La moindre altération dans les enquêtes conduirait à la libération de délinquants. Ce qui renforcerait dans la population le sentiment d’impunité.

Source – Reuters 

 

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