Dossier Immigration – Donald Trump fait plier le Mexique !

C’est un accord qui était très attendu. Vendredi 7 juin, le président américain a annoncé que les États-Unis et le Mexique avaient trouvé un accord sur l’immigration et qu’il levait par conséquent sa menace d’imposer des taxes douanières à partir de lundi sur l’ensemble des produits mexicains.

« Les États-Unis sont parvenus à un accord signé avec le Mexique. Les tarifs douaniers prévus pour être appliqués lundi par les États-Unis, contre le Mexique, sont donc suspendus indéfiniment », a tweeté Donald Trump.

Précisant que des détails allaient être communiqués « sous peu », il a ajouté que Mexico allait prendre « des mesures fortes pour endiguer le flux migratoire traversant son pays à destination de la frontière sud-américaine ». « Cela va permettre de réduire grandement, ou éliminer, l’immigration illégale venant du Mexique et entrant aux États-Unis », a-t-il poursuivi.

Pour éviter des surtaxes frappant quelque 350 milliards de dollars d’exportations mexicaines vers les États-Unis, le Président Andres Manuel Lopez Obrador a accepté d’étendre sur toute la frontière du Mexique un programme controversé déjà en vigueur dans les villes frontières de Mexicali, Tijuana et Ciudad Juarez. Il est censé acceuillir sur le sol mexicain pendant des semaines des milliers de migrants, souvent venus en famille, le temps que les autorités américaines statuent sur leur demande d’asile.

Autre concession du gouvernement de Mexico, après trois jours de négociation à Washington: la Garde nationale militarisée mexicaine sera déployée sur la frontière sud du pays dans le but de dissuader ou empêcher les migrants venus du Guatemala de pénétrer sur le sol mexicain.

En revanche Marcelo Ebrard, ministre mexicain des Affaires étrangères, souligne que son pays a refusé l’exigeance initiale de Washington qui était d’accorder au Mexique le statut de «pays tier sûr», afin que la police américaine aux frontières puisse refouler de manière permanente au Mexique les demandeurs d’asile.

De longues négociations

Quelques minutes plus tard, le ministre mexicain des Affaires étrangères, Marcelo Ebrard, présent à Washington pour négocier, a confirmé sur Twitter qu’il n’y aurait « pas de tarifs douaniers de la part des États-Unis lundi », remerciant « toutes les personnes qui [les] ont aidés à montrer la grandeur du Mexique ». Les négociations entre les deux voisins avaient commencé en début de semaine, et se sont poursuivies pendant de longues heures vendredi au département d’État à Washington.

Donald Trump, qui a fait de la lutte contre l’immigration clandestine l’une de ses priorités, accusait le Mexique de ne rien faire ou presque pour freiner le passage sur son sol de migrants d’Amérique centrale qui finissent par entrer clandestinement aux États-Unis. Le milliardaire républicain avait donc décidé d’appliquer dès le 10 juin une taxe de 5 % sur tous les biens provenant du Mexique, qui aurait pu augmenter progressivement jusqu’à 25 % le 1er octobre.

Un accord « très, très important »

Samedi 8 juin, le secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin a salué l’accord sur l’immigration conclu par les États-Unis et le Mexique, le qualifiant de « très, très important ».

« Nous ne pourrions être plus satisfaits de l’accord que nous avons trouvé », a commenté Steven Mnuchin en marge du G20 Finances au Japon. « Nous apprécions beaucoup les engagements qu’a pris le Mexique pour nous aider sur ces importantes questions d’immigration. » « En conséquence, le président a décidé que nous ne mettrions pas en œuvre les tarifs » douaniers, se félicitant de ce « dénouement crucial » après plusieurs jours de difficiles négociations.

Article du 6 juin 2019 – Pour amadouer Washington, le Mexique déploie 6000 hommes à la frontière !

Le Mexique a annoncé jeudi le déploiement de 6 000 gardes nationaux à sa frontière sud. Objectif : contenir le flux de migrants qui se dirigent vers les États-Unis et convaincre Donald Trump de ne pas exécuter sa menace de taxes douanières.

Face aux menaces de droits de douane des États-Unis, le Mexique a annoncé jeudi 6 juin déployer 6 000 gardes nationaux à sa frontière sud pour empêcher les clandestins de transiter sur son territoire. Mexico a également décrété le gel des comptes bancaires de 26 passeurs présumés de clandestins, le renvoi d’une centaine de Honduriens dans leur pays et l’arrestation de militants des droits des migrants.

Objectif : amadouer le président Donald Trump, qui accuse Mexico de ne rien faire ou presque pour entraver le passage sur son sol des Centraméricains qui pénètrent clandestinement aux États-Unis pour y demander l’asile.

Le chef de la diplomatie mexicaine, Marcelo Ebrard, a été dépêché à Washington pour faire fléchir la Maison Blanche sur les taxes douanières. « Les Mexicains n’en font pas assez » et « il semble bien qu’on s’achemine vers l’imposition de droits de douane », a pourtant déclaré jeudi la directrice de la communication de la Maison Blanche, Mercedes Schlapp.

Le président mexicain se dit optimiste

Donald Trump, qui a fait de la lutte contre l’immigration clandestine une de ses priorités, menace d’appliquer lundi une taxe de 5 % sur tous les biens provenant du Mexique. Celle-ci pourrait augmenter progressivement jusqu’à 25 % le 1er octobre si Mexico ne l’aide pas davantage à endiguer les arrivées de migrants en provenance d’Amérique centrale.

« Je suis optimiste, on va arriver à un accord », a estimé le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador, qui se rendra samedi à la frontière pour défendre « la dignité du Mexique ».

Selon le quotidien Washington Post, le Mexique s’est engagé à construire davantage de centres de rétention et de points de contrôle pour dissuader les migrants. Les négociateurs ont également envisagé une refonte des règles d’asile sur le continent pour que les demandes soient examinées dans le premier pays où les migrants posent pied, sur le modèle pratiqué dans l’Union européenne. Les États-Unis pourraient ainsi renvoyer les demandeurs d’asile guatémaltèques vers le Mexique, et les Honduriens et Salvadoriens vers le Guatemala.

Article du 2 juin 2019 – Malgré les appels au dialogue, Trump persiste et signe !

Malgré les appels au dialogue, Donald Trump a poursuivi dimanche ses attaques contre le Mexique, l’accusant encore de laxisme face à l’immigration clandestine tandis que la Maison Blanche confirmait la réalité des menaces de taxes douanières.

A chaque jour son lot d’attaques ! Après avoir annoncé jeudi son intention d’imposer dès le 10 juin des droits de douane progressifs sur l’ensemble des biens importés du Mexique.

Après avoir exhorté vendredi Mexico à « reprendre le contrôle de son pays aux mains des barons de la drogue et des cartels ». Après avoir estimé samedi que les Etats-Unis étaient une « tirelire » dans laquelle se servent les pays étrangers depuis des années.

Le président américain a repris dimanche son offensive de plus belle contre le voisin du sud. Le milliardaire l’a notamment accusé, dans une série de tweets matinaux, d' »abuser » des Etats-Unis « depuis des décennies », de beaucoup « prendre sans jamais rien donner en échange ».

« Soit ils arrêtent l’invasion de notre pays (…), soit nos nombreuses entreprises qui ont été bêtement autorisées à s’installer au sud de la frontière seront ramenées aux Etats-Unis avec leurs emplois grâce aux tarifs douaniers », a-t-il écrit. « L’Amérique en a assez! »

Le Mexique souhaite discuter avec les États-Unis

Son homologue mexicain Andres Manuel Lopez Obrador avait assuré la veille que Washington était disposé au « dialogue » pour éviter l’imposition de droits de douane aux conséquences potentiellement néfastes pour les économies des deux pays.

« Il y a une disponibilité de la part des responsables du gouvernement américain pour ouvrir un dialogue et parvenir à des accords », avait déclaré le président mexicain lors d’une conférence de presse, estimant qu’il était « dans l’intérêt de tous » de trouver « un arrangement » afin que « ces mesures ne soient pas appliquées »

Il avait par ailleurs indiqué que son gouvernement était en contact avec le gendre et conseiller du président américain, Jared Kushner, et qu’une délégation mexicaine se trouvait à Washington pour expliquer et défendre son plan d’action afin de freiner l’immigration en provenance d’Amérique centrale.

En plein processus de ratification du nouvel accord de libre-échange nord-américain AEUMC (accord Etats-Unis, Mexique, Canada), secoué par ces nouvelles tensions, plusieurs rencontres sont également prévues dans les prochains jours entre dirigeants des deux pays.

La secrétaire mexicaine à l’Economie Graciela Marquez s’entretiendra d’abord lundi avec le secrétaire américain au Commerce Wilbur Ross à Washington, où le chef de la diplomatique mexicaine Marcelo Ebrard doit également rencontrer mercredi son homologue américain Mike Pompeo.

Un président Trump visiblement très remonté !

La Maison Blanche a cependant refroidi dimanche les espoirs de trouver rapidement un terrain d’entente.

« Le Mexique envoie une grosse délégation pour parler de la frontière. Le problème est qu’ils « parlent depuis 25 ans. Nous voulons des actions, pas des paroles », a tweeté dans l’après-midi Donald Trump.

Son directeur de cabinet Mick Mulvaney avait déclaré le matin sur la chaîne Fox que « le président (était) on ne peut plus sérieux » et qu’il s’attendait « à ce que les tarifs douaniers passent au moins à 5% le 10 juin ».

Ils sont ensuite susceptibles d’augmenter progressivement de cinq points de pourcentage chaque mois jusqu’à la limite de 25% en octobre, les Etats-Unis se réservant le droit de les retirer à leur « seule discrétion » en fonction des mesures prises par Mexico pour agir contre les clandestins.

« 2.500 personnes passent la frontière chaque jour, contre 700 il y a quelques années. Les nombres sont énormes, la situation est bien réelle et le président est déterminé à résoudre le problème », a insisté M. Mulvaney.

Il a notamment demandé au Mexique de « sécuriser » sa frontière sud, traversée trop facilement selon l’administration Trump par des milliers de migrants du Honduras, du Salvador et du Guatemala fuyant la misère et la violence dans leurs pays pour demander l’asile aux Etats-Unis.

« Lorsque vous quittez un pays comme le Salvador, vous demandez normalement l’asile dans le premier pays sûr dans lequel vous arrivez. Le Mexique est un pays sûr, les gens devraient pouvoir y rester s’ils cherchent vraiment l’asile », a-t-il expliqué.

Article du 02 juin 2019 – Trump à l’attaque contre le Mexique ! Les bourses mondiales en baisse….

Le président américain Donald Trump a accentué vendredi ses attaques contre le Mexique qu’il accuse d’être laxiste face à l’immigration clandestine et aux trafiquants de drogues, en brandissant la menace de tarifs douaniers malgré les sévères avertissements sur leur impact économique.

L’homme d’affaires, qui a fait de la lutte contre l’immigration illégale l’un des points centraux de sa présidence, a menacé par surprise, jeudi soir, d’imposer des tarifs sur toutes les importations mexicaines à compter du 10 juin.

Il compte démarrer avec un taux de 5%, qui pourra grimper jusqu’à 25% dans les prochains mois, tant que Mexico n’endiguera pas le flot de migrants venus d’Amérique centrale qui franchissent ou se présentent à la frontière des Etats-Unis.

Donald Trump est allé plus loin vendredi en accusant le gouvernement mexicain de ne pas avoir la main sur son propre territoire.

« Mexico doit reprendre le contrôle de son pays aux mains des barons de la drogue et des cartels. Les droits de douane vont arrêter les drogues aussi bien que les clandestins! », a tweeté le républicain, en assurant que 90% des stupéfiants arrivant aux Etats-Unis transitaient par le Mexique.

Face à cette attaque, le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador a dit vouloir éviter toute escalade, en assurant vouloir user de « beaucoup de diplomatie ». Le dirigeant de gauche s’est défendu, lors de sa conférence de presse quotidienne, en affirmant agir pour stopper le flux de migrants centraméricains. « Nous avons rapatrié dans leur pays des migrants comme jamais auparavant », a-t-il expliqué.

Tout en estimant que les « mesures coercitives ne conduis(ai)ent à rien de bon », il a affirmé que le geste de Washington ne remettait pas en cause la ratification du nouvel accord de libre-échange nord-américain entre les Etats-Unis, le Mexique et le Canada (AEUMC), dont le processus avait justement été lancé le jour même de l’offensive douanière par le gouvernement américain.

L’annonce américaine avait été précédemment qualifiée de « désastreuse » par le Mexique. « Cette menace mise en oeuvre serait très grave (…) Si cela devait arriver, nous devrions réagir énergiquement« , avait déclaré Jesus Seade, un responsable du ministère des Affaires étrangères en charge de l’Amérique du Nord et négociateur commercial mexicain.

Signe de cette volonté de dialogue, son chef de la diplomatie, Marcelo Ebrard, rencontrera le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo mercredi à Washington « afin de résoudre le différend », selon le ministre mexicain. Les deux hommes se sont entretenus par téléphone vendredi, a indiqué le département d’Etat.

M. Ebrard avait plus tôt souligné que la décision américaine d’imposer des tarifs ne faisait « aucun sens économiquement », en rappelant que le Mexique était le premier partenaire économique des Etats-Unis.

La menace de ces tarifs douaniers a pris de court le Congrès américain, où l’inquiétude face aux répercussions économiques grondaient vendredi jusque dans les rangs républicains. Une demi-douzaine de sénateurs du parti de Donald Trump se sont ainsi déclaré opposés à cette idée, qui a fait tanguer les marchés vendredi.

Ces tarifs pourraient affecter durement le pouvoir d’achat des Américains alors même que les élections présidentielles et parlementaires de 2020 approchent.

Du côté des démocrates, la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a dénoncé « l’inconscience » de Donald Trump. « Une nouvelle fois, le président sème le chaos à la frontière » entre le Mexique et les Etats-Unis « au lieu de donner des solutions aux travailleurs et consommateurs américains », a-t-elle réagi.

Depuis octobre, des dizaines de milliers de Centraméricains — venus du Honduras, du Guatemala et du Salvador principalement — traversent le Mexique dans l’espoir de se rendre aux Etats-Unis, parfois en grands groupes.

En mars et en avril, le nombre de migrants interpellés après avoir traversé illégalement la frontière américaine a dépassé, chaque mois, le seuil des 100.000 personnes, selon la police américaine.

Un rapport du ministère de la Sécurité intérieure américaine a d’ailleurs mis en garde vendredi contre « la surpopulation dangereuse » relevée dans un centre de rétention d’El Paso, au Texas, où les migrants enfermés sont jusqu’à six fois plus nombreux que leurs capacités d’accueil.

« Nous voulons aussi que (Donald Trump) comprenne qu’il s’agit d’un problème socio-économique », a insisté M. Lopez Obrador. « Beaucoup abandonnent leur village par désespoir en raison du manque de travail et à cause de la violence. »

Il a souligné que des enfants, « parfois seuls », figuraient parmi ces migrants et que son gouvernement les traitait en veillant au respect des droits humains.

Incidences sur les bourses mondiales 

Le peso mexicain abandonne 2,5% à 19,62 pour 1 dollar, après avoir touché un plus bas de cinq mois.

Au niveau européen, les 19 indices sectoriels Stoxx 600 sont dans le rouge, à commencer par celui de l’automobile (-3,2%). Renault recule de 5%, tout comme son éventuel partenaire Fiat Chrysler Automobiles à Milan, tandis que Valeo perd 4%.

Très présent au Mexique, Volkswagen baisse également de 4% à Francfort. Les secteurs des ressources de base et du luxe suivent de près, avec une chute de 6% pour Eramet et de 3% pour Kering. A noter par ailleurs que le Stoxx 600 des banques est désormais perdant de plus de 1% sur l’année.

Des taxes sur le Mexique jettent un froid dans l’automobile

La menace de Donald Trump d’imposer d’ici le 10 juin des tarifs douaniers de 5% aux biens mexicains a fait l’effet d’une bombe dans l’industrie automobile américaine qui produit beaucoup au Mexique, pays à la main d’oeuvre abordable.

Mexico et Washington sont en outre liés par un accord de libre-échange en vertu duquel il n’existe pas de taxes douanières entre les deux pays.

General Motors (GM): environ 29% des pièces contenues dans les voitures vendues par le premier groupe automobile américain aux Etats-Unis proviennent du Mexique, selon Deutsche Bank.

Près de 13% des véhicules vendus aux Etats-Unis par le géant de Detroit sont produites dans ses usines mexicaines.

Ford: 17% des voitures de la marque à l’ovale bleu contiennent des pièces détachées fabriquées au Mexique et 17% de voitures « Made in Mexico » sont commercialisées sur le sol américain.

Chez Fiat Chrysler, 24% des pièces des voitures viennent du Mexique et 18% des véhicules vendus aux Etats-Unis y ont été assemblés.

Le pire pour les constructeurs américains est que ce sont des grosses voitures aux marges lucratives qui risquent d’être le plus affectées.

Sur les 585.581 exemplaires du pickup Chevrolet Silverado de GM écoulés aux Etats-Unis l’an dernier, environ 40% (242.974 unités) avaient été assemblés au Mexique. La proportion est de 36% pour le GMC Sierra.

Chez Fiat Chrysler, 11% des 536.980 pickups RAM, une des locomotives des ventes avec les SUV Jeep, vendues aux Etats-Unis provenaient du Mexique.

Le nouveau SUV de GM, le Chevy Blazer, sur lequel compte le groupe de la PDG Mary Barra pour bousculer ses concurrents cette année est produit au Mexique.

– Quid des constructeurs étrangers ? –

Nissan est un de celui qui sera le plus affecté. Près de 45% de sa production en Amérique du Nord est au Mexique. Environ un quart des véhicules que le groupe écoule aux Etats-Unis y est fabriqué et 9% des pièces contenues dans ses voitures en proviennent.

Quant à Toyota, 3% des véhicules vendus aux Etats-Unis sont assemblés au Mexique, 5% pour Honda.

BMW, Volkswagen, Audi, Mercedes ont aussi des usines au Mexique.

Ces droits de douane pourraient rogner le bénéfice opérationnel de GM de 6,3 milliards de dollars, celui de Fiat Chrysler de 4,8 milliards et celui de Ford de 3,3 milliards, calcule Deutsche Bank.

La facture serait de près de 2 milliards de dollars pour Nissan.

–  Qui va payer ? –

« Nous pensons que les tarifs douaniers supplémentaires vont sans aucun doute être répercutés sur les consommateurs par les constructeurs, sous la forme d’une hausse des prix des voitures d’en moyenne 1.300 dollars par véhicule », affirme Deutsche Bank.

JPMorgan Chase estime que l’automobile représente 75 milliards de dollars des 350 milliards d’importations mexicaines. 5% de tarifs douaniers signifie donc qu’il faudra que quelqu’un paie 3,65 milliards de dollars.

Outre les constructeurs, les taxes vont aussi affecter la chaîne logistique, en particulier les équipementiers.

Le groupe Aptiv (électronique et sécurité ainsi que architecture électrique/électronique), Delphi Technologies (systèmes de propulsion), Visteon (panneaux de porte, planches de bord, consoles centrales), Autoliv (airbags, ceintures de sécurité) et Veoneer (logiciels de sécurité) génèrent d’importants revenus du Mexique.

Dans certains cas, des pièces font des va-et-vient entre les Etats-Unis et le Mexique pendant le processus de production. L’imposition de taxes signifie donc qu’elles seront taxées à chaque fois qu’elles passeront la frontière.

« Les pièces d’un moteur peuvent être envoyées du Mexique aux Etats-Unis pour être installées dans un moteur qui y est fabriqué. Le moteur est ensuite acheminé au Mexique pour être installé dans le véhicule, lequel est renvoyé aux Etats-Unis et sera encore taxé », décrit Michelle Krebs chez AutoTrader.

– Les Etats-Unis vont-ils bénéficier des taxes? –

Le président Trump affirme que des taxes sur les importations mexicaines vont inciter les constructeurs à rapatrier leur production aux Etats-Unis.

Pas si simple: « L’implantation manufacturière et la chaîne logistique en place en Amérique du Nord ne peuvent pas être changées facilement », estime Mme Krebs.

« Ces nouvelles taxes sur des produits acheminés aux Etats-Unis sont simplement un coût supplémentaire que les constructeurs vont devoir supporter », poursuit l’experte, rappelant qu’environ 15% des véhicules vendus en 2018 aux Etats-Unis avaient été produits au Mexique, soit 2,5 millions d’unités.

Sources – Agences et rédaction (www.laprensafrancesa.com.mx)

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